Le réchauffement climatique pourrait libérer des forces destructrices
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© United States Antarctic Program – Antarctic Photo Library 𝕏
Le continent blanc est un véritable monde à part. Situé autour du pôle Sud, c’est le continent le plus méridional et le plus froid de notre planète. Couvert à 98 % de glace, il abrite des paysages à couper le souffle et une biodiversité unique, adaptée à des conditions extrêmes. Si on le surnomme souvent le « désert blanc » (en raison des très faibles précipitations qu’il reçoit), il n’est pas qu’une longue plaine aride et figée, ponctuée de quelques glaciers.
Il abrite en vérité des dizaines de montagnes, vallées et surtout plus d’une centaine de volcans, dont certains montrent des signes d’activité préoccupants. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces pourraient favoriser leur réveil, selon de nouvelles études menées sur le mont Erebus et le mont Waesche.
Le mont Erebus (photo en tête d’article) constitue un cas d’étude exceptionnel dans le domaine de la volcanologie. Culminant à 3 794 mètres d’altitude, il est le volcan actif situé le plus au nord de notre planète. Son lac de lave permanent, phénomène rare dans le monde volcanique, persiste depuis des décennies.
Ce dernier, de 20 mètres de largeur, abrite des dynamiques complexes que les scientifiques tentent de décrypter. « Nous observons la pointe d’un système magmatique qui s’étend peut-être sur 150 km dans le manteau », explique Rick Aster, géophysicien à l’Université d’État du Colorado.
Les nouvelles installations sismiques, déployées dans des conditions extrêmes où le mercure peut chuter jusqu’à -59° C, comme le rapporte Glen Mattioli, vice-président de l’instrumentation à l’EarthScope Consortium, permettront une surveillance continue de l’activité du mont Erebus.
Ronni Grapenthin, géophysicien à l’Université d’Alaska Fairbanks, souligne un paradoxe à propos de ce dernier. Bien que le lac de lave agisse théoriquement comme une soupape de décompression, des cycles de pressurisation à long terme gonflent et dégonflent les flancs du volcan ce qui suggère une lacune dans la compréhension de son système magmatique.
Bien que ce soient ses dynamiques internes qui sont étudiées, la fonte des glaces pourrait influencer la stabilité de son système volcanique. Une surveillance renforcée du mont Erebus pourrait ainsi aider à mieux comprendre comment des facteurs externes, comme la fonte des calottes glaciaires, pourraient agir comme un catalyseur pour réveiller les volcans de cette région isolée, mais géologiquement active.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Les recherches menées sur le mont Waesche, situé à 1 500 km de McMurdo, une base américaine, révèlent qu’il existe une corrélation entre activité volcanique et périodes climatiques. Matthew Zimmerer et son équipe du New Mexico Institute of Mining and Technology ont analysé des échantillons de lave datant de plus de 100 000 ans. Leurs résultats, encore non publiés, sont pourtant incontestables : « La corrélation était totalement inattendue », affirme Zimmerer.
Les enregistrements géologiques indiquent que près de 90 % des éruptions se sont produites entre les périodes glaciaires, lors des phases de réchauffement similaires à celle que nous connaissons aujourd’hui.
Une découverte qui résonne avec les observations d’Adelina Geyer, volcanologue à Géosciences Barcelone : « Dès que les glaciers commencent à reculer, l’activité volcanique s’intensifie ». Ce phénomène, déjà documenté en Islande et dans le nord-ouest des États-Unis, pourrait s’expliquer par un mécanisme simple, mais redoutable : la diminution de la pression glaciaire libérerait les gaz magmatiques, comme le débouchage d’une bouteille de champagne.
La perspective d’un réveil volcanique en Antarctique serait une nouvelle problématique environnementale à ajouter à la (trop) longue liste qui nous pèse déjà sur les épaules. Si une éruption isolée ne présenterait qu’un impact localisé sur la dynamique glaciaire, l’activation synchrone de plusieurs centres volcaniques pourrait déclencher une cascade d’événements aux conséquences considérables.
La fonte initiale, provoquée par le réchauffement anthropique, allègerait la pression exercée sur les chambres magmatiques. Cette décompression favoriserait la libération des gaz volcaniques et, par extension, l’occurrence d’éruptions. Ces dernières accéléreraient à leur tour la fonte glaciaire, créant ainsi une boucle de rétroaction positive susceptible d’amplifier le phénomène initial.
Si la fonte des glaces accélère, le phénomène aurait des répercussions sur la circulation océanique mondiale, notamment par l’apport massif d’eau douce dans les océans austraux. Cette modification des paramètres physico-chimiques des eaux profondes pourrait perturber les courants océaniques, qui agissent comme des régulateurs thermiques de notre planète.
C’est pourquoi la communauté scientifique intensifie ses efforts de recherche sur les volcans actifs du Pôle Sud. Pour mieux comprendre les interactions entre climat et volcanisme sur le continent, une approche globale de la question est nécessaire, qui implique une combinaison de différentes approches : géologique, géophysique et climatologique. Intégrer ces mécanismes de rétroaction dans les modèles climatiques nous permettra de mieux anticiper et peut-être d’atténuer leurs conséquences sur l’équilibre planétaire.
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