Spread the love

L’hôpital de campagne de l’Escrim a ouvert le 24 décembre à Mayotte : " On est là pour soigner tout le monde", témoigne le Gardois Jacques Pagès

L’hôpital de campagne de l’Escrim a ouvert le 24 décembre au matin. Sdis Gard – Sdis Gard

L’hôpital de campagne de l’Escrim a ouvert le 24 décembre à Mayotte : " On est là pour soigner tout le monde", témoigne le Gardois Jacques Pagès

L’Escrim a déployé son hôpital sur le stade de football. Sdis – Sdis

Basé à Nîmes, l’hôpital de campagne de l’Escrim est ouvert depuis le 24 décembre à Mayotte. Les pompiers gardois et varois, médecins, soignants ont déjà reçu plus de 1 300 patients. Le lieutenant colonel Jacques Pagès (chef de mission Sdis) témoigne.

Basé à Nîmes, l’hôpital de campagne de l’Escrim est opérationnel depuis ce 24 décembre au matin à Mayotte. Le transfert a été compliqué ?

200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000

Nous avons besoin d’une logistique importante. Nous avons tout de même plus de 300 m3 de matériel à transporter. Paris nous a mis à disposition un très gros porteur (Airbus 400M). Il nous a fallu quatre rotations pour aller jusqu’à Mayotte. Cela a été un très gros travail pour transporter tout cela de Petite Terre à Grande Terre puis à Mamoudzou. Nous avons découvert un territoire dévasté. Il y a eu 50 rotations de camions. Nous nous sommes installés sur le stade de football (NDLR : le stade de Cavani), à proximité du centre hospitalier de Mayotte. Les conditions d’installation sont parfaites. On a réussi à tenir ce qui était prévu. L’hôpital de campagne est ouvert depuis le 24 décembre au matin.

Dans quelles conditions travaillez-vous ?

Il fait très… très chaud. On a des appareils qui ne peuvent fonctionner au-delà des 30 degrés. On a réussi à tempérer tout ça. Nous avons des climatiseurs. Dès l’ouverture de l’hôpital, il y a eu un afflux de population énorme. 250 personnes par jour. On a mis en place un système de tri à l’entrée du stade pour orienter les patients. On arrive à canaliser cet afflux. À ce jour (ce lundi 30 décembre), nous sommes à plus de 1 300 patients.

Que vous disent les personnes que vous recevez et soignez ?

Ils sont soulagés et nous disent : “Enfin, on s’occupe de nous”. On a mis en place un hôpital de qualité. Les ambulances privées, les pompiers nous amènent des patients. Il y a habitants qui arrivent avec des blessures qui ne sont pas soignés ou mal soignés, avec des vilaines plaies. Ces blessures peuvent nécessiter un passage au bloc. Il y a aussi des abcès, des infections. Et puis il y a tous ces habitants qui sont en rupture de soins à l’hôpital puisqu’ils ne pouvaient y aller. Il y a aussi beaucoup de parturientes.

Ressentez-vous de la pression lorsque vous voyez cette foule dès 7 heures ?

Dès 7 heures, 150 personnes sont là. Nous étions très attendus. On est obligé de trier, de prendre les urgences en priorité. Mais tous ces habitants sont très reconnaissants. Il y a l’hôpital local qui coopère avec nous et nous renvoie des patients. Cet hôpital a lui aussi été touché par le cyclone. Des morceaux de toiture ont été arrachés. Il y a des travaux à faire. Et le personnel est très fatigué. On est là pour rendre service à la population et on se coordonne avec le centre hospitalier de Mayotte.

Nous recevons la population des bangas pauvres et défavorisés qui n’ont pas accès aux soins ou n’osent pas aller à l’hôpital, beaucoup d’enfants et des femmes, des migrants qui n’ont pas de papiers. Passées l’inquiétude et l’hésitation, ils viennent vers nous. On est là pour soigner tout le monde. Ils ont été les plus touchés par ce cyclone. Il y a aussi le problème de l’alimentation en eau, l’électricité. La végétation a été totalement détruite. Un nombre impressionnant d’arbres ont été arrachés. Les bangas ont été complètement rasés. Et là, ils sont en train de les reconstruire.

L’arrivée d’une relève de pompiers et des soignants est annoncée ?

47 soignants et pompiers sont arrivés aujourd’hui (ce lundi 30 décembre). Nous allons faire le tuilage avec eux. Nous remplaçons poste par poste. Pour qu’il y ait une continuité du service. Ces pompiers et soignants sont des volontaires et ont un emploi en France. Des médecins et chirurgiens, par exemple, travaillent dans des cliniques ou hôpitaux.

90 pompiers professionnels ou volontaires du Gard, du Var et d’autres départements, logisticiens et soignants (chirurgien, sage-femme, infirmier, anesthésistes et manipulateur radio) sont mobilisés pour cette projection, à Mayotte, de l’hôpital de campagne de l’Escrim (Élément de sécurité civile Rapide d’intervention médicale) basé à Nîmes. En 2023, l’hôpital de campagne avait été engagé en Libye et en Turquie.

Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116