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Mort de Jean-Marie Le Pen à l’âge de 96 ans : le Languedoc, déjà un bastion pour le Front national du père

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Jean-Marie Le Pen dans le Gard, en 2015, avec Julien Sanchez et Gilbert Collard. M.E.

C’est dans le Gard, en 1989, que le Front national avait conquis sa première ville, Saint-Gilles. Depuis, le parti lepéniste a tissé sa toile sur le département et au-delà. Un héritage toujours savamment cultivé.

On parle souvent, dans l’histoire du Front national, des conquêtes de Toulon, Vitrolles ou Orange en 1995. Mais son premier fief municipal, c’est dans le Gard, six ans plus tôt, que Jean-Marie Le Pen l’a conquis. En 1989, Charles de Chambrun, ancien ministre sous De Gaulle et passé au FN avec les législatives de 1986, s’était parachuté à Saint-Gilles, 12 000 habitants, en raison de “sa symbolique culturelle”.

Faisant campagne “sur les problèmes posés par les immigrés qui ne respectent pas les Français et les prennent pour des vaches à lait” dans cette commune qui comptait alors 25 % d’habitants d’origine étrangère, il s’était imposé de 343 voix. Deux mois plus tard, le président du FN y lancera opportunément la bataille des européennes, fondant son discours sur “l’histoire de Saint-Gilles et les leçons à en tirer”.

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Porosité

Dans la liste de Charles de Chambrun, figurait “six RPR”. Le début d’une relation parfois trouble entre la droite régionale et l’extrême droite, symbolisée par l’élection de Jacques Blanc à la présidence du conseil régional en 1998 avec les voix du FN.

Si des cadres RPR puis UMP ont certes maintenu une distance, nombre d’analystes ont en partie imputé à cette porosité la montée du FN, puis du RN, dans ce Languedoc où, de surcroît, la sociologie lui apparaît favorable : “De nombreuses communes moyennes, périurbaines, qui ont connu une forte expansion démographique, où les ménages aux revenus moyens se sont installés, sans toujours pouvoir assumer le train de vie qui correspondait à l’aspiration à devenir propriétaire en zone résidentielle“, décryptait le chercheur Emmanuel Négrier en 2012, année où le Gard est le seul département à avoir placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle.

Enracinement électoral

Deux mois plus tard, en petite Camargue, Gilbert Collard devenait député, l’un des deux élus du parti. En 2014, nouveau succès gardois, municipal celui-là, à Beaucaire avec la victoire de Julien Sanchez. Deux générations différentes, mais deux proches de Jean-Marie Le Pen, quand bien même le processus de dédiabolisation du parti avait été lancé.

Depuis, même s’il a connu des échecs – notamment à Saint-Gilles qu’il n’a pas su reprendre ou dans les villes plus importantes –, le RN a tissé sa toile, surfant sur les questions sociales ou d’immigration pour grignoter des parts électorales et s’enraciner profondément, jusqu’aux récents grands chelems législatifs dans le Gard, l’Aude et les Pyrénées-Orientales ou la prise de Perpignan par Louis Aliot en 2020. Sans fusion avec Midi-Pyrénées, le Languedoc-Roussillon aurait même pu devenir la première région RN.

“Durafour crématoire”

Cette terre électorale, Jean-Marie Le Pen l’a souvent arpentée à dessein. Il y a tenu nombre de réunions publiques ou d’universités d’été, à l’image de celle de 1988, au Cap d’Agde, où son mauvais jeu de mots “Durafour crématoire” sur le ministre de la fonction publique d’alors lui vaudra une condamnation pour injure publique. En 1996, à La Grande-Motte, il avait déclaré croire “à l’inégalité des races“, petite phrase qui avait provoqué un vaste débat sur l’interdiction du FN.

C’est encore pour parler immigration qu’il fit sa dernière apparition en région, en 2017 à Palavas, même si cette réunion de patriotes et identitaires, nostalgiques du FN des années 80, avait pour objectif de contourner ce RN qui l’avait exclu deux ans plus tôt. En vain. Paradoxe, c’est dans l’Hérault, avec Alain Jamet, qu’il avait posé les fondations de son parti en y structurant la première fédération départementale.

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Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116

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