Mozilla Firefox en danger ? La fondation risque de perdre sa principale source de revenus

La fin des accords qui lui permettent de recevoir des paiements de Google serait un coup dur pour Mozilla qui, malgré la diversification de ses revenus, dépend énormément de ses partenariats avec les moteurs de recherche.

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© David Esser / Shutterstock 𝕏

Au mois d’août, Google a perdu le procès antitrust qui vise son moteur de recherche et qui l’oppose au gouvernement américain. “Après avoir étudié attentivement les témoignages et les preuves, la cour est arrivée à cette conclusion : Google est un monopole et il a agi de manière à maintenir ce monopole”, avait expliqué le juge Amit P. Mehta du tribunal de district américain du District de Columbia.

Désormais, la justice américaine doit déterminer quelles sont les mesures à prendre pour mettre fin aux pratiques en cause. Et comme nous l’évoquions dans un précédent article, le gouvernement a demandé le démantèlement de Google, qui devrait donc se séparer de son navigateur Google Chrome.

Cependant, il n’est pas certain que la justice américaine prenne une mesure aussi extrême. En revanche, celle-ci pourrait par exemple empêcher Google de payer les navigateurs tiers pour que ceux-ci proposent Google Search comme moteur de recherche par défaut. Une telle mesure pourrait mécaniquement faire baisser les parts de marché de Google dans la recherche. Elle causerait aussi d’importantes pertes financières pour Apple, qui reçoit des milliards de dollars grâce à son accord avec Google Search. Mais outre cela, Mozilla, la fondation qui propose le navigateur Firefox, pourrait perdre sa principale source de revenus.

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86 % des revenus de Mozilla viennent des moteurs de recherche

Pour rappel, Mozilla n’est pas une entreprise, mais une fondation. Et si celui-ci a essayé de diversifier ses sources de revenus, il dépend encore énormément des paiements de Google. D’après un document de Mozilla, en 2022, sur les 593 millions de dollars générés par la fondation, 510 millions de dollars provenaient des “royalties”. Cela correspond à une part d’environ 86 %.

“Mozilla intègre les moteurs de recherche de ses clients comme statut par défaut ou comme statut facultatif disponible dans le navigateur Web Firefox. Mozilla reçoit généralement des redevances correspondant à un certain pourcentage des revenus gagnés par ses clients via leurs moteurs de recherche intégrés au navigateur Web Firefox”, lit-on aussi dans le document.
Si la justice américaine décide d’empêcher Google de nouer ce type d’accord avec Mozilla, la fondation perdrait sa principale source de revenus. Notons que la fondation a déjà commenté le verdict prononcé par le juge, dans le cadre du procès de Google, au mois d’août.

“Mozilla a toujours défendu la concurrence et le choix en ligne, en particulier dans le domaine de la recherche”, a déclaré un porte-parole, selon le magazine Fortune. “Nous examinons attentivement la décision du tribunal, en tenant compte de son impact potentiel sur Mozilla et de la manière dont nous pouvons influencer positivement les prochaines étapes… Firefox continue d’offrir une gamme d’options de recherche, et nous restons engagés à servir les préférences de nos utilisateurs tout en encourageant un marché concurrentiel.”

• Selon les données du 2 décembre, Mozilla Firefox compte plus de 160 millions d’utilisateurs actifs par mois.
• Google a perdu son procès antitrust aux États-Unis
• Et si le gouvernement recommande un démantèlement, la justice pourrait aussi se contenter de bloquer les accords qui permettent à Google de payer des navigateurs pour être le moteur de recherche par défaut
• Une telle décision serait catastrophique pour Mozilla, dont 86 % des revenus proviennent des moteurs de recherche

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