La modernisation de la voie entre Nîmes et Le Grau-du-Roi (Gard) est un des chantiers potentiellement impactés. Midi Libre – MiKAEL ANISSET
Faisant du train l’un des axes majeurs de sa politique et prenant la mesure du vieillissement de “petites lignes” depuis longtemps laissées-pour-compte et sur lesquelles roulent ou pourraient demain rouler ses TER, la Région avait lancé, en 2020, un Plan rail à 800 M€ pour les 1 400 km de voies concernés. Modernisations, réouvertures de voies, sur fond de tensions avec l’État, propriétaire, la collectivité suspend ses financements.
Les décisions perlaient au fil des propos de Carole Delga, depuis des semaines. Le 10 décembre, à propos de la ligne aujourd’hui fermée Rodez-Millau : “Les circonstances budgétaires nous imposent, pour l’heure, de suspendre le projet.” Le 19 décembre, en assemblée lors du débat d’orientations budgétaires du Conseil régional : “La Région arrêtera de pallier les désengagements de l’État, notamment en matière d’investissement ferroviaire, pour un réseau dont l’État est propriétaire.”
Ajoutons la “suspension”, pas “un abandon”, de la réouverture de la ligne Limoux-Quillan (60 M€), précisait le 11 décembre Jean-Luc Gibelin, vice-président délégué aux transports. Ou Alès-Bessèges, encore au stade des études et renvoyée à 2028 (80 M€), et c’est un coup d’arrêt des investissements de la collectivité inscrits dans un Plan rail à 800 M€ approuvé en 2020, qui se dessinait. Il se confirme, bien au-delà des relances de lignes, pour la modernisation des voies dites de desserte fine du territoire en exploitation, sur fond de tension avec l’État.
Lignes de dessertes fines, exploitées, réouvertes ou pas : la carte. Midi Libre – Antoine Llop
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Mardi, face à la presse, la directrice de SNCF Réseau pour l’Occitanie, Catherine Trevet, décrivait 2025 comme “une situation particulière”, s’agissant du Plan rail. Une “mise en attente”, la “révision de la trajectoire”, selon les “budgets des collectivités” dont elle attendait de prendre connaissance. Les travaux se réduiront du coup “à la finalisation de chantiers d’ouvrages d’art sur le Train jaune et l’Aubrac”. Fort peu par rapport aux “opérations majeures” menées en 2024 sur le “H” lozérien ou Nîmes-Le Grau-du-Roi, par exemple et sans perspective, sachant qu’il faut deux à trois ans pour bâtir les dossiers et programme d’un chantier.
En fait, la rupture est plus radicale, au point de mettre en question le devenir de l’Agence Plan rail, créée en 2021 par SNCF Réseau pour accompagner cet investissement de 800 M€, qui devait atteindre “300 (agents) en phase travaux”, expliquait Emmanuelle Saura, prédécesseure de Catherine Trevet, alors.
“En regard de la situation budgétaire de l’état et d’un budget voté dont la traduction ne sera, certes, pas immédiate, nous n’allons plus, lâche Jean-Luc Gibelin, faire de cofinancement sur l’infrastructure. Nous agissions en suppléant de l’État ; nous avons largement participé au plan depuis le début et l’État n’a pas fait sa part. Nous l’invitons à la prendre et nous verrons”, suggère l’élu, la Région étant elle-même en proie à une situation budgétaire complexe, qui l’incite à des choix.
Quel peut-être l’impact de cette situation, quand, par ailleurs, la filiale réseau de SNCF maintient “500 M€ d’investissements, détaille Catherine Trevet, 50 % sur fonds propres et 50 % apportés par nos partenaires”, dont la Région, cette année, en Occitanie ? Un total en ligne avec ceux de 2023 et 2024, respectivement de 483 M€ et 555 M€, et qui concernera 35 chantiers.
L’enjeu n’est autre que la qualité du service. C’est-à-dire la régularité et la fiabilité des circulations des TER, trains express régionaux, sur lesquels le Conseil régional a fondé une partie de sa politique de mobilité et de décarbonation, en visant le cap des 100 000 voyageurs quotidiens, à terme. Les investissements du Plan rail doivent garantir l’amélioration de cette qualité et soutenir l’accroissement – réel succès – des usagers des TER rouge liO.
“La conséquence première des travaux de régénération qu’on ne fera pas, indique un cheminot, et donc du vieillissement de l’infrastructure, sera le ralentissement des trains”, lequel allongerait les temps de parcours, obligerait à modifier les fréquences, voire à les réduire.
Si l’on y ajoute la commande de rames que la Région a reportée, alors que les trains actuels sont bondés aux heures de pointe, l’usager n’y gagnera guère. “Ce qui compte, c’est que l’État assume sa responsabilité sur son patrimoine, insiste Jean-Luc Gibelin. Il lui appartient de décider ce qu’il veut en faire, s’il a un intérêt. Nous pensons l’avoir montré depuis des années.”
La Région, maître d’ouvrage du chantier de la ligne Montréjeau – Luchon (Haute-Garonne) dont elle avait obtenu le transfert dans son patrimoine, devrait la rouvrir aux circulations des TER fin 2025. Elle accueillera les futures rames TER à motorisation hydrogène développées par Alstom, à Tarbes. Je m’abonne pour lire la suite
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