On a vu le nouvel épisode des aventures des Tuche : même à la cinquième fois, à la fin de l’envoi, ils Tuche

La famille la plus zinzin de la comédie française est de retour en salle ce mercredi 5 février avec "God save the Tuche". Un dépaysement outre-Manche qui fait du bien à la saga qui retrouve son punch comique, perdu dans l'opus précédent.

On l’a oublié mais la première aventure des Tuche sortie en juillet 2011 avait rassemblé “seulement” 1,5million de spectateurs. Ce n’est qu’à la faveur de sa diffusion triomphale sur TF1 en février 2014 (plus de 8millions de spectateurs) que les choses se sont emballées. En quatre films, la saga a attiré plus de 14 millions de spectateurs en salle, et la diffusion de ses épisodes à la télévision, systématiquement entre 4 et 8 millions (et cela était encore le cas pour le premier opus, ce dernier dimanche !). Bref, Les Tuche, ça n’est pas rien, mais un phénomène, et ça ne l’est pas pour rien, mais une version prolo franchouillarde des Simpson.

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Or donc, après avoir mis un beau bazar à Monaco (le premier volet), en Amérique (le deuxième) et à l’Elysée (le troisième), nos amis avaient tenté à domicile, à Bouzolles, d’inventer un autre modèle industriel… avec beaucoup moins de réussite comique. Et pour cause, comme se plaît à le rappeler en promo Jean-Paul Rouve qui succède à Olivier Baroux derrière la caméra (sans que cela ne change quoi que ce soit à la réalisation, toujours fonctionnelle), Les Tuche marche sur “le principe du poisson hors de l’eau”: on propulse la famille dans un milieu qui n’est pas le sien, et comme à l’inverse de tout un chacun, elle ne tente rien pour s’y adapter, cela produit systématiquement de la perturbation, du décalage, de la drôlerie, etc.

Une histoire prétexte gaguesque

Le 5e épisode renoue donc avec la formule magique de la saga en envoyant la smala en Angleterre (à moins que ce soit en Grande Bretagne ? au Royaume-Uni ?). La raison relève du prétexte : Jiji, le petit-fils de Jeff et Cathy, que l’on soupçonne d’être aussi génétiquement dissonant que son plus jeune oncle Donald (intelligent, quoi), montrant de vraies dispositions pour le football, il est sélectionné pour suivre un stage d’évaluation au centre de formation du club d’Arsenal. Et la famille de mettre le cap sur Londres, à la grande joie de Cathy qui rêve depuis toujours de rencontrer la famille royale. Fin de l’histoire, début de la succession interrompue de saynètes, sketchs, vannes et gags !

Tout n’est pas très bon, forcément. Le sabir sous-titré de Mamie Suze (Claire Nadeau), plus obsédée que jamais, n’amuse que rarement. Pour être drôle, le franglish foireux de Stéphanie (Sarah Stern) aurait gagné à loucher sur, par exemple, celui de Berrurier (San Antonio, quelqu’un ?). Pire, hier, arme fatale, Tuche Daddy (Pierre Lottin) doit se satisfaire de quelques interventions poussives. Mais Cathy (Isabelle Nanty) assure encore comme brave femme rustiquissime et Jeff (Jean-Paul Rouve) est toujours ce parangon de prolo instinctif, désinhibé, innocent mais bienveillant. Mais au-delà des personnages (toujours plus grands que les films dans lesquels ils évoluent), God save the Tuche gagne à jouer consciemment, et constamment, sur tous les registres comiques, du burlesque à l’absurde, en passant par la parodie, le décalage, le calembour, l’idiotie, la satire, le clin d’œil, la caricature…

On n’en divulguera ici qu’un seul : chaque fois qu’il arrive quelque chose à la reine d’Angleterre, on a droit à une chanson hommage d’Elton John et, comme il lui en arrive de belles, c’est très, très rigolo. Bref, n’essayez pas de résister: même au cinquième coup, à la fin de l’envoi, ils Tuche !