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“On n’est pas beaux, on ne fait pas comme les autres, on est différents, mais on y arrive” : les mots (très) forts de Pierre Caillet avant ASBH-Colomiers

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Les Biterrois, deuxièmes du classement, reçoivent Colomiers ce vendredi soir au stade Raoul-Barrière. Midi Libre – Michael Esdourrubailh

Pierre Caillet, l'entraîneur de Béziers, dit clairement ses ambitions avant de défier Colomiers, ce vendredi soir au stade Raoul-Barrière.    

À l’ombre du stade Raoul Barrière, un destin lumineux semble en train de naître, car la bascule est faite. À la manière d’un Yoann Richomme calé dans la voile de Charlie Dalin au Vendée Globe, l’ASBH est dans les temps de passages souhaités, à la deuxième place d’un classement de Pro D2 qui le voit affirmer de hautes ambitions. La réception de Colomiers, vendredi soir au stade Raoul-Barrière, est à ce titre symbolique : en défiant le septième de la poule, Béziers a l’occasion d’enfoncer le clou et d’assurer quasi officiellement sa place dans les six premiers, strapontin pour les phases finales. Mais, instruits de leur saison dernière, les “rouge et bleu” voient plus haut que le premier étage de la fusée et visent clairement une qualification directe pour une demi-finale à domicile.

Il faut y voir en creux la leçon de leur élimination (27-21) à Vannes en mai 2024 et les déclarations de l’entraîneur Pierre Caillet qui s’ensuivirent, lequel avait affiché, malgré la défaite, une confiance inouïe en son groupe pour la saison 2024-25. Nous y sommes et, entre arrogance et conviction intime, les résultats ont tranché : l’ASBH est bel et bien à sa place, portée par une multitude de signaux positifs que les récentes affaires * n’ont visiblement pas altérés. Qu’on se le dise : les pirates repartent à l’abordage. “Cette image me plaît”, affirme Pierre Caillet, serein et conquérant. Morceaux choisis. Cash, comme toujours.

ASBH- Colomiers, sésame pour la qualification ?

“On ne peut pas se contenter de ce match pour aller chercher une place qualificative. Le championnat est très resserré et certaines équipes reviennent fort. Gagner serait un bon pas mais, sincèrement, je me méfie de ce match parce que c’est une équipe qu’on a mise en déroute chez elle (victoire 40-44). À la fin du match, on se serait même cru à Béziers dans le stade. J’imagine qu’ils ont encore ça dans la tête. Ils viennent pour se venger. On a déjà perdu deux matches à domicile, on sait que tous les matches sont accrochés. Colomiers n’a pas encore perdu en 2025, c’est une des meilleures attaques du championnat, très agressive en plus.”

Pierre Caillet peut jouer la carte de la prudence, les chiffres montrent qu’en cas de succès sur Colomiers, le break serait quasiment fait. Neuf points séparent aujourd’hui les deux équipes. Ça sent bon à treize journées de la fin. Sauf énorme surprise, l’ASBH devrait terminer dans les six premiers. Oui, mais à quelle place ?

Les deux premières places, l’objectif ultime ?

“Ce groupe, on l’a construit. Et quand tu construis quelque chose, tu veux quelque chose de stable et solide. L’année passée, pour moi, c’était la première partie des choses qu’on pouvait réussir. J’étais persuadé après notre élimination contre Vannes (27-21 en demi-finale) qu’en améliorant l’équipe et nos méthodes de travail, on serait sur la bonne voie, même si ce n’était pas évident.

On a énormément discuté avec les joueurs sur le cas des équipes irrégulières, qui pouvaient gagner quelque chose sur un one-shot et disparaître l’année d’après. Moi, je n’avais pas envie de ça. Peut-être que certains disent qu’on est une surprise, mais nous, on sait qu’on n’est pas une surprise, parce qu’on a construit cette équipe dans des moments difficiles. On devait lutter contre le fait d’être rassasié, d’avoir fait une belle saison. Aujourd’hui, l’important est de continuer à construire pour être stable dans ce type de championnat.”

Voici la hantise des Biterrois : briller sans lendemain, telle une météorite. Confirmer à tout prix équivaudrait à se qualifier une deuxième fois consécutivement pour des phases finales, que seul le Grand Béziers des seventies a réussi avant eux.

“On veut écrire notre histoire. On sait que ce club a un passé historique, qu’il a gagné des titres, des choses qu’on ne pourra jamais faire. Mais on a la volonté de se qualifier coûte que coûte une seconde saison d’affilée. Intérieurement, on a ce feu de vouloir être toujours meilleur. Et être meilleur, c’est d’atteindre une marche de plus. Alors ce n’est peut-être pas de finir dans les deux premiers mais si on va en finale… On a envie d’aller au plus haut niveau.”

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On ne pourra pas reprocher à l’entraîneur du club de cacher son jeu. L’ASBH s’affiche ouvertement comme un candidat au titre, fort d’un parcours supérieur de deux points et une place au classement en comparaison avec la saison dernière après dix-sept journées (3e, 49 points contre 2e, 51 points cette saison). La différence est minime mais, plus Béziers se rapproche de l’Everest, plus il lui faudra maîtriser l’événement.

Le jeu est-il au rendez-vous ?

“L’an dernier, on a vécu tellement de bons moments au niveau du jeu. C’est difficile d’atteindre quelque chose qui te paraît parfois surréaliste, tellement c’est bien fait. Aujourd’hui, on réalise des choses un peu ressemblantes. Je pense surtout qu’on a un jeu équilibré, notamment entre attaque et défense. On est dans ce qu’on veut faire, même si on est moins performants dans certains secteurs, comme la touche.

L’ambition de jeu va avec les convictions. Ça vient aussi de la construction de ton effectif, des qualités de tes joueurs, parce que tu peux avoir envie de jouer au rugby, mais des fois, tu ne peux pas. Là, les ambitions passent vraiment par un échange. Et quand tu vois que les choses sont partagées, c’est fou… Stratégiquement, on partage tout, j’ai cette relation avec mes joueurs. C’est ainsi que j’explique notre réussite : tout le monde est à fond derrière, personne ne pose de questions superflues.”

“Nos joueurs d’expérience ont envie d’apporter quelque chose et se sentent bien dans le projet. Certains disent qu’on est devenus une maison de retraite, mais on parle de joueurs qui sont devenus Biterrois d’adoption. Ils vivent la ville, le territoire, l’entité, ils vivent tout cela avec beaucoup de passion. C’est impressionnant. Ma plus grande chance a été de trouver une connexion humaine aussi avec des leaders puissants. Il y aura forcément des périodes de creux, mais aujourd’hui, tout passe par eux.”

Si dans d’autres clubs le président préside, l’entraîneur entraîne et les joueurs, à Béziers, la relation entre le manager et son groupe témoigne d’une fusion rarissime à ce niveau. Parce qu’ils ont traversé ensemble tant et tant de galères depuis quatre ans, ils ont forgé une histoire n’appartenant qu’à eux. Qui se terminera peut-être en apothéose, hommage à la fin de carrière du pilier Francisco Fernandes.

Pierre Caillet pourrait-il quitter Béziers l’an prochain ?

“Je suis “rouge et bleu”, je n’ai pas de réponse à donner à ça, je ne m’intéresse qu’à mon équipe. On verra si avec un nouveau repreneur, on veut toujours me garder, malheureusement, je n’ai pas l’impression que ce soit un sujet de discussion. Je fais ce que je dois faire. Quand tu fais bien les choses, généralement, tu as toujours des choses positives qui arrivent. Je ne suis pas dans l’anticipation mais dans le présent. Je suis rouge et bleu et j’aimerais bien le rester. Parce que je n’ai pas fini mon travail.”

Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ? Pierre Caillet l”assure lui-même : son avenir s’inscrit pour l’heure en pointillé. Si son nom a circulé du côté de Montpellier, l’entraîneur assure qu’il a le cœur biterrois et aimerait le rester. La balle est dans le camp des repreneurs et de leur mentor britannique, Eddie Jordan.

Le rachat du club peut-il tout changer ?

“J’étais au centre de formation quand j’ai pris mon poste juste après l’épisode émirati (2020), dans une période extrêmement compliquée. Le club était en explosion, j’ai été placé là parce qu’il n’y avait pas de solution. Depuis l’époque Emirati, toutes les années j’entends qu’un repreneur va arriver. Donc aujourd’hui, mon seul souci est de construire mon équipe. C’est pour ça que je prends des joueurs qui ont l’identité de Béziers, parce qu’on a un certain caractère. Et puis surtout, moi, on ne me donne pas à manger. Je vais le chercher.”

Un état d’esprit résumé par cette “punchline” de Gabin Lorre : “Ici, on a un côté pirate”. Une image revendiquée avec force par Pierre Caillet, sur un mode “seul contre tous”. Et ils assument.

“Oui, on a pris ce drapeau pirate. Déjà, pour nos ambitions offensives, car on aime attaquer, être en riposte, en embuscade. Il exprime la mentalité biterroise, faite de révolte, de résistance. Parfois, on n’est pas beaux, mais on y arrive. On ne fait pas comme les autres, on est différents. On m’a beaucoup dit qu’on n’allait pas y arriver. Mais au final, notre caractère fait qu’on y arrive. Ce club, c’est “Le Bon, la Brute et le Truand”, et nous, on est Tuco !”

Les affaires extra-sportives ont-elles impacté le groupe ?

En début de saison, les trois-quarts centre Taleta Tupuola et le deuxième ligne Hans Nkinsi ont été accusés et condamnés pour violences conjugales, tandis que Samuel Marques, soupçonné de comportement déplacé auprès d’une hôtesse lors de la dernière “Nuit du Rugby”, n’a pas été sanctionné.

“Ces histoires ont forcément touché le groupe, parce qu’on a un groupe uni et honnête. Ces affaires ne sont pas acceptables, c’est très clair. On en a longuement discuté ensemble. Moi, je crois en la deuxième chance qu’on peut donner à certaines personnes. Quand une personne commet une erreur, ça ne résume pas l’entièreté de son être. Donc je crois en la réhabilitation. On sait que ces personnes ont péché, nous non plus on ne l’a pas accepté. Donc on s’est réuni et on a voté. Malgré ce qu’ils ont fait, le vote a été positif pour les deux joueurs. Ça ne veut pas dire qu’on cautionne, mais s un jour je fais une connerie, j’aimerais bien que quelqu’un me tende la main. Ça s’appelle l’humanité, tout simplement.

Moi, je suis là pour protéger mes joueurs. Mon but, ce n’est pas de cacher les choses à la justice – elle fait son travail – mais je suis dans mon rôle quand j’essaie d’assurer la stabilité de mon groupe, et on me le reproche. Or je suis quelqu’un de protecteur. J’essaie de croire en certaines choses, mais, au bout d’un moment, même si je dis ça, j’ai l’impression que je suis un salaud. Donc on trace notre route.”

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Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116

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