Un grand nombre de logements classés G sont situés dans les grands centres historiques des villes. MAXPPP – Nicolas VALLAURI
Une étude réalisée par Hello Watt montre également que les villes de la région font partie de celles qui disposent du moins grand nombre de logements mis à la location et classés dans la catégorie G.
À partir de ce 1er janvier 2025, les logements situés en France métropolitaine dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) correspond à la lettre G, ne pourront plus être proposés à la location. Cette interdiction des biens les plus énergivores sur le marché locatif concernera les logements classés F à compter de 2028 et les logements classés E à compter de 2034.
Créé en 2006, le DPE est un outil de mesure qui sert à renseigner sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment, en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émission de gaz à effet de serre. “Ce document sensibilise propriétaires et locataires quant à la consommation d’énergie et aux émissions de gaz à effet de serre, occasionnées par leur logement, notamment dans une perspective de travaux de rénovation”, précise-t-on à Bercy.
“En France, 2 millions de logements sont classés G”
“En France, 2 millions de logements sont classés G”, note Hello Watt, spécialiste de la transition énergétique des logements, qui vient de réaliser une étude sur les logements considérés comme des passoires thermiques (classés G). La société a dressé un état des lieux des logements G en France, en appuyant sur la base de données de l’Ademe et sur l’analyse de 534 000 DPE G, réalisés entre juillet 2021 et décembre 2024.
Une mesure précipitée par la chute du gouvernement Barnier
"La chute du gouvernement Barnier a enterré la proposition de loi visant à accorder des dérogations à certains propriétaires bailleurs de logements avec un diagnostic de performance énergétique G", rappelle-t-on chez Hello Watt. En effet, une proposition de loi devait accorder des dérogations à la moitié des 600 000 passoires thermiques au DPE G actuellement mises à la location en France. "Alors que 45 % des logements en France sont des appartements, 53 % des passoires thermiques classées G relèvent de cette catégorie", ajoute-t-on encore chez Hello Watt. Et "la proportion des logements G chauffés au fioul est très élevée, atteignant 19 %, contre 5 % pour la moyenne des logements". Pour rappel : un logement classé G a "la pire performance énergétique selon le DPE, l’outil utilisé pour évaluer la consommation d’énergie et l’impact environnemental des biens immobiliers". Ce type de logements, ainsi que ceux classés F, sont "caractérisés par une isolation thermique insuffisante" et des dispositifs de chauffage "inefficaces", ce qui "entraîne une déperdition significative de chaleur". Les logements G et F "consomment généralement beaucoup d’énergie, coûtent cher à chauffer et ont une empreinte carbone plus importante".
On apprend ainsi que “les logements G sont situés principalement en Île-de-France, en Lozère, dans le Cantal, la Creuse et les Alpes-de-Haute-Provence”. La Lozère est même, selon cette étude, le premier département de France par la proportion de logements classés G : à fin 2024, 20,6 % des logements du département sont classés dans la catégorie G. À égalité avec le département voisin du Cantal.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Les bons scores de la façade méditerranéenne
En revanche, toujours selon l’étude réalisée par Hello Watt, c’est dans le département de l’Aude que la proportion de logements G est la plus faible de France : 1,3 %. La région est même très bien placée, puisque l’Hérault et le Gard figurent en seconde et troisième positions, avec, respectivement, 1,6 % et 1,9 %. Un peu plus loin, on trouve, en septième position, les Pyrénées-Orientales, avec une proportion de 2,6 % de logements G.
Pour réaliser son classement des départements où les logements sont les moins énergivores, Hello Watt a retenu, dans chacun d’eux, les villes de plus de 90 000 habitants. En fait, c’est toute la façade méditerranéenne qui est bien classée puisque tous ses départements figurent dans les 10 premiers du classement. Les Bouches-du-Rhône sont ainsi 4e, le Var 5e et les Alpes-Maritimes 9e.
Perpignan, ville avec le moins de logements G
On retrouve d’ailleurs ces bonnes performances énergétiques dans les logements situés dans les principales villes de la région. Trois d’entre elles figurent dans le Top 10 des villes avec le moins de logements G. Avec, tout en haut de ce classement, à la première place, Perpignan, qui ne dispose que de 1,2 % de logements G, juste devant Montpellier, en seconde position, avec 1,7 %. Nîmes, classée 6e ville, affiche un taux de 1,9 % de logements classés G.
Portrait-robot d’un logement G
Hello Watt a réalisé le portrait-robot d’un logement classé G lors du DPE. On apprend ainsi que 53 % de ces logements sont des appartements, qui affichent une surface moyenne de 62 m² et que la date de leur construction est 1953. Plus de la moitié (56 %) utilise l’électricité pour énergie pour le chauffage, devant le fioul (19 %), le gaz (18 %) et le bois (6 %). "La proportion de logements G chauffés au fioul est très élevée, atteignant 19 %, contre 5 % pour la moyenne des logements", note Hello Watt.
“Les villes méditerranéennes où le climat est plus doux sont fortement représentées dans ce classement car le besoin de chauffage évalué par le DPE est moins important”, prennent soin de noter les auteurs de l’étude Hello Watt.
“Dans les villes du sud, il y a moins de collectivisation du chauffage”
Ancien président régional de la Fnaim, Christophe Jay, patron de l’agence montpelliéraine Jay Immobilier, cumule également la casquette de syndic de copropriétés. Il dispose d’une bonne connaissance du marché locatif et des logements peu économiques en matière de consommation énergétique. "En 2023 et en début de 2024, nous avions des DPE qui n’étaient pas bons, explique-t-il. Nous avions beaucoup de logements, de petites surfaces notamment, classés en F et G". À partir de mi-2024, une nouvelle réglementation a été appliquée, concernant le calcul des diagnostics. "La modification des critères de calcul, à partir de juillet dernier, a permis aux logements concernés de gagner une ou deux lettres. Autrement dit, les logements G passaient en E, par exemple". Ce qui, poursuit-il, "a permis de repousser d’autant les échéances de mises en conformité et des travaux". Il estime qu’avec ces nouvelles procédures, "le gouvernement a bien voulu entendre que les DPE allaient priver le marché de beaucoup de logements, qui plus est dans une année de pénurie". Une année "difficile notamment pour les jeunes qui cherchaient à se loger". Les décisions gouvernementales ont ainsi "permis de remettre sur le marché locatif beaucoup de surfaces".
Quant aux conclusions de l’étude d’Hello Watt sur la faible proportion de logements énergétiquement non conformes dans les grandes villes de la France, et notamment dans la région, Christophe Jay y voit le résultat d’une structure de marché des logements. "Notre région a la particularité d’avoir, contrairement aux autres régions, une collectivisation plus faible du chauffage". Le parc immobilier local a été bâti "avec une utilisation plus importante de l’électricité, quand dans d’autres régions nous sommes souvent sur du fioul". Sans oublier que le parc régional est très souvent composé de petits ensembles. "Nous n’avons pas beaucoup de grands ensembles immobiliers, comme l’est par exemple le Petit Bard à Montpellier ; ce qui fait que les propriétaires ont toujours assuré un entretien régulier des logements qu’ils mettaient à la location". Ce qui, à l’arrivée, donne un panorama plutôt favorable des logements énergivores.
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