PasTech 🍉 Episode 19 : Et Sony créa… la PlayStation (et c’était mieux avant ?)

Il y a 30 ans, Sony lançait sa PlayStation au Japon. Le début d’une nouvelle ère pour le jeu vidéo, et une véritable mine à souvenirs pour des millions de joueurs.

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Il y a quelques semaines, c’est la Dreamcast de SEGA qui célébrait son 25è anniversaire. Une console 128 bits alors révolutionnaire, qui avait tout pour elle, mais qui souffrira paradoxalement de la concurrence d’une petite console 32 bits lancée quelques années plus tôt : la PlayStation. Depuis quelques jours, Sony a lancé les célébrations concernant sa première console de jeux vidéo, et pour cause, la première PlayStation, c’était il y a 30 ans. Et oui, déjà !

Parce qu’on n’a pas toujours eu un écran 4K devant les yeux, un smartphone OLED HDR dans la main et des manettes sans-fil sur les genoux, PasTech vous propose un petit retour rafraîchissant dans le passé, à la (re)découverte de certains produits emblématiques qui ont fait (ou pas) l’Histoire de la tech. Alors on dit 5, 4, 3, 0, et puis paf, PasTech !

La PlayStation, le challenger inattendu

C’est un fait, nos consoles 8/16/32 bits sont devenus aujourd’hui de véritables petites capsules temporelles, à même de nous ramener plus de 30 ans dans le passé, au gré d’un boot de lancement, d’un son, d’un écran titre… Et en 1994, un 3 décembre, c’est donc Sony qui bouscule le monde du jeu vidéo en lançant sa première PlayStation au Japon. A cette époque, la console n’est un qu’un modeste challenger, notamment face à une certaine Sega Saturn, lancée une dizaine de jours plus tôt.

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L’histoire vous la connaissez sans doute, un rapprochement avec Nintendo au début des années 90 pour rentrer sur le marché du jeu vidéo avec le CD ROM, une humiliation publique au CES 1991 (Nintendo préférant alors Philips à Sony), de laquelle découlera la mise au point d’une console 100% Sony : la PlayStation.

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Et si la PlayStation fut bien lancée un 3 décembre 1994 au Japon, en Europe, il faudra attendre la fin du mois de septembre 1995 pour découvrir enfin cet étonnante machine grise (commercialisée alors au prix de 2 099 Francs), permettant de jouer avec des jeux au format CD, une grande première alors pour de nombreux joueurs qui profitaient encore de leurs cartouches Mega Drive et Super Nintendo.

Pas de mascotte, mais des jeux révolutionnaires

Contrairement à Nintendo et SEGA, Sony déboule sur le marché du jeu vidéo sans la moindre mascotte. Le géant nippon a toutefois pris le soin de soigner son line-up, en faisant la part belle à la 3D, alors même que de nombreux joueurs s’extasiaient sur Virtua Fighter 2 chez la concurrence. La première PlayStation est notamment accompagnée par Ridge Racer, lequel justifiait pour bien des joueurs à lui seul l’achat de la console.

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Rapidement, la PlayStation verra débarquer de très nombreux titres particulièrement séduisants pour la rétine, avec notamment le premier Tekken en 1995, mais aussi Air Combat, Battle Arena Toshinden, Rayman, Wipeout… Aussi, Sony pourra également compter sur des soutiens de choix, notamment Squaresoft et Enix, lesquels lanceront Final Fantasy et Dragon Quest, des licences ultra populaires au Japon depuis la fin des années 80, et que la PlayStation se chargera de faire rayonner dans le monde entier.

Ainsi, plutôt que de reposer sur une seule mascotte, la PlayStation va profiter de nombreux ambassadeurs, souvent issus d’ailleurs de développeurs tiers (Konami, Capcom, Electronic Arts…). C’est le cas de Rayman par exemple, mais aussi de Crash Bandicoot, de Lara Croft (Tomb Raider), de Spyro… En 2024, la PlayStation n’a toujours pas de mascotte attitrée, quand bien même certains verraient bien le petit robot Astro (qui pourrait bien glaner le titre de GOTY aux prochains Game Awards) devenir l’ambassadeur de la marque.

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Au fil des années, outre des RPG typiquement nippons (et là encore plutôt inédits pour de nombreux joueurs) la PlayStation pourra également compter sur de nombreux jeux de course automobile (Gran Turismo, F1 97, Porsche Challenge, Colin McRae Rally, V-Rally, Driver…), sans oublier les jeux de plateforme (Crash Bandicoot, Spyro…), les jeux de sport (la fameuse époque ISS !), mais aussi des jeux plus “adultes” à commencer par Resident Evil, Metal Gear Solid ou encore Silent Hill.

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Pour les adolescents comme pour les jeunes adultes, dans les années 90, la PlayStation, c’est LA console à détenir impérativement pour profiter de nombreuses expériences vidéoludiques pour la plupart inédites. Aujourd’hui encore, de nombreux jeux PlayStation bénéficient d’une aura toute particulière, sans compter des remakes très attendus (Crash Bandicoot; Final Fantasy VII, Spyro, Star Ocean, Soul Reaver…), quand ce ne sont pas les jeux d’origine qui brisent des records, comme Dino Crisis récemment lancé sur le PS Store.

D’ailleurs, si la première PlayStation compte dans sa ludothèque des chefs-d’œuvre connus de tous, on y retrouve aussi des titres un peu plus sous-estimés, mais néanmoins très réussi, à l’image de Heart of Darkness, Colony Wars, Alundra et bien d’autres, dont on vous propose une petite sélection à cette adresse. Autant d’expériences vidéoludiques qui ont contribué au succès de la PlayStation, laquelle tient bien souvent une place très particulière dans le coeur de nombreux joueurs. Bien sûr, on se souvient également des campagnes promotionnelles menées par PlayStation à l’époque, avec notamment des spots TV très novateurs, limite dérangeants parfois.

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Récemment, Sony a d’ailleurs mis à jour ses récentes PS5, ces dernières profitant (de manière temporaire) du célébrissime boot de démarrage de la première PlayStation, de quoi raviver la fibre nostalgique chez de très nombreux joueurs. Quelques semaines avant le lancement de la PS2, en septembre 2000, Sony lance une version revisitée de sa PlayStation, avec la PSOne, qui s’écoulera à près de 30 millions d’exemplaires. On estime à environ 105 millions le nombre de PlayStation vendues dans le monde.

Une folie de chaque instant avec un côté “c’était mieux avant” ?

Bien sûr, en 1994 (et en 1995 chez nous), on profitait encore de cette délicieuse frénésie liée à une forme de surprise permanente face aux nouvelles consoles et aux nouveaux jeux vidéo qui débarquaient en boutique, cela à cause (ou plutôt grâce) à un certain manque d’informations à l’époque. A cela s’ajoute une période faste en termes de créativité, avec de très nombreuses nouvelles licences et autres titres très réussis. Rien qu’en 1997 par exemple, la PlayStation accueillera Castlevania Symphony of the Night, Time Crisis, Final Fantasy VII, Oddworld, Crash Bandicoot 2, Tomb Raider 2, Moto Racer, V-Rally…

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Dans les années 80/90, pas d’Internet, pas de réseaux sociaux, pas d’influenceurs… C’était l’époque où l’on découvrait parfois par surprise ce nouveau jeu tant attendu au rayon jeux vidéo de Continent, ou cette nouvelle console SEGA, Sony ou Nintendo chez un voisin. A cela s’ajoute un contexte familial, sociétal et économique qui transforme aujourd’hui ces souvenirs en moments aussi nostalgiques qu’uniques. Difficile d’oublier par exemple cette PlayStation déballée à Noël, avec un Crash Bandicoot, un Final Fantasy VII ou un Formula One, sous les yeux de toute la famille, avant de brancher le tout (temporairement) sur la “grande télé du salon“.

Depuis quelques années déjà, difficile (voire impossible) de renouer avec cette excitation qui nous animait jadis, lorsque l’on attendait l’arrivée d’une nouvelle console ou d’un nouveau jeu. Avec Internet, chaque nouveauté est décryptée des semaines (voire des mois) avant son lancement, si bien qu’il n’est pas rare de se montrer “déçu” en découvrant l’annonce d’un nouveau jeu pourtant très attendu, en déballant sa nouvelle console après avoir visionné plusieurs unboxing en amont (ou plusieurs séquences de gameplay pour un jeu vidéo), éradiquant ainsi toute forme de surprise.

Le fameux “c’était mieux avant“, c’est aussi ça finalement.