Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme : la consommation excessive de contenus en ligne de faible qualité endommage physiquement notre cerveau.
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Le verdict est sans appel. Notre addiction aux réseaux sociaux ne se limite pas à une simple perte de temps : elle détruit littéralement nos capacités cognitives. Une série d’études scientifiques menées par des institutions prestigieuses comme Harvard Medical School et l’Université d’Oxford révèle que la consommation compulsive de contenus en ligne réduit la matière grise de notre cerveau. Un constat alarmant qui transforme l’expression familière qui caractérise les vidéos les plus stupides des réseaux appelées « brain rot » en une réalité scientifique mesurable.
Le scrolling infini, une arme de destruction massive pour notre cerveau
Les réseaux sociaux ont parfaitement compris comment exploiter les faiblesses de notre cerveau. Le scrolling infini, cette fonctionnalité qui permet de faire défiler sans fin les contenus, n’est pas un hasard. Le Dr Michoel Moshel de l’Université Macquarie explique que cette fonction tire profit de notre tendance naturelle à rechercher la nouveauté, particulièrement quand il s’agit d’informations potentiellement dangereuses ou alarmantes. Un mécanisme qui, ironiquement, servait autrefois à notre survie.
Cette surstimulation constante provoque des dégâts considérables. Les études en neuroimagerie montrent une diminution du volume de matière grise dans les régions cérébrales responsables du traitement des récompenses, du contrôle des impulsions et de la prise de décision. Plus inquiétant encore, ces modifications ressemblent étrangement aux effets observés chez les personnes souffrant d’addictions aux substances comme la méthamphétamine ou l’alcool.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Une génération entière menacée par le « doomscrolling »
Le phénomène touche particulièrement les adolescents, à un moment crucial de leur développement. Les changements neuroanatomiques observés perturbent la formation de leur identité et leurs capacités de cognition sociale. Une étude publiée dans Nature en novembre dernier souligne un cercle vicieux particulièrement pervers : les personnes souffrant déjà de problèmes de santé mentale sont plus susceptibles de s’engager dans la consommation de contenus nocifs, ce qui aggrave encore leurs symptômes.
Eduardo Fernández Jiménez, psychologue clinicien à l’hôpital La Paz de Madrid, met en lumière un autre aspect du problème. L’exposition continue aux stimuli variables des réseaux sociaux force notre cerveau à constamment changer de focus. Cette gymnastique mentale épuisante détruit progressivement notre capacité à maintenir une attention soutenue, celle-là même qui est essentielle aux processus d’apprentissage.
Des solutions existent, mais nécessitent une prise de conscience collective
Le problème n’est pas nouveau. Dès 2005, des scientifiques de l’Université de Londres avaient observé une baisse de 10 points de QI chez les personnes consultant leurs emails de manière compulsive. Un impact plus néfaste que la consommation de cannabis. Aujourd’hui, avec la multiplication des plateformes et des formats courts, la situation est devenue critique.
Face à ce constat, les experts recommandent une approche équilibrée. Le Dr Moshel insiste sur l’importance de privilégier des contenus éducatifs et d’établir des limites claires d’utilisation quotidienne. Le psychologue Carlos Losada préconise quant à lui un retour aux activités physiques et aux interactions sociales en personne, essentielles pour contrebalancer les effets néfastes de la consommation de contenu rapide.
- La consommation excessive de contenus en ligne réduit physiquement la matière grise du cerveau
- Les adolescents sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes du « doomscrolling »
- Une limitation du temps d’écran et un retour aux activités physiques sont essentiels pour préserver notre santé mentale
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