“Place nette” dans le quartier Saint-Martin à Montpellier : “Nous ne lâcherons pas les habitants”, assure le maire

Le maire et le secrétaire général de la préfecture ont redit leur engagement auprès du quartier, lors de l’inauguration de l’Espace jeunes de la Maison pour tous. – F. A.

Le quartier Saint-Martin a été le premier, dans l’Hérault, à bénéficier d’une opération "place nette", il y a un an. Dernièrement, l’inauguration d’un "Espace jeunes" à la Maison pour tous L’Escoutaïre a été l’occasion, pour la Ville et l’État, de réaffirmer leur détermination pour offrir des perspectives aux jeunes et une vie paisible à l’ensemble des habitants.

Mercredi 4 décembre, la Maison pour tous L’Escoutaïre, dans le quartier Saint-Martin, inaugurait son Espace jeunes. Animé par un éducateur spécialisé, ce programme inédit à Montpellier vise à accompagner les 11-25 ans en les impliquant dans l’organisation de loisirs, et en leur proposant un accès aux droits et à l’insertion. Objectifs : “favoriser la créativité, la solidarité et l’engagement citoyen”, “encourager les projets collaboratifs entre jeunes.”

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Lutter contre les trafics, les halls d’immeubles occupés

Cette ambition prend une résonance particulière à Saint-Martin, où il y a un an, était engagée la première opération “place nette” menée à Montpellier. Cet important déploiement de forces de l’ordre visait à éradiquer les points de trafic de drogue, les problèmes de halls d’immeubles occupés, d’appartements squattés, de voitures ventouses, en particulier aux abords de la tour Saint-Martin. Réponse à une situation devenue critique : en octobre 2023, une jeune femme habitant le 5e étage avait reçu des éclats de balles dans sa salle de bains, lors d’un coup de feu tiré dans la rue… Le procureur de la République avait parlé d’une “victime collatérale de tirs d’intimidation, dans un quartier connu pour le trafic de stupéfiants.”

“Les forces du désordre qui emmènent les jeunes dans une impasse”

Un an plus tard, au-delà de l’action policière et judiciaire, l’Espace jeunes de la Maison pour tous illustre la volonté de donner un cadre aux adolescents et jeunes majeurs du quartier, face au risque de glisser vers la délinquance. “Certains veulent détourner la jeunesse. L’immense majorité a envie de réussir”, déclarait le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, lors de cette inauguration. “Nous ne laisserons pas les forces du désordre qui emmènent les jeunes dans une impasse. Le commerce de la drogue en est une.” A ses côtés, ce soir-là, le secrétaire général de la préfecture, Frédéric Poisot, a renchéri : “Nous allons continuer à nous battre contre le narcotrafic qui est un cancer.”

Michaël Delafosse encourage les jeunes à s’ouvrir à la ville : “Ne restez pas que dans ce quartier. Montpellier vous appartient.” Message, aussi, à l’ensemble de la population, et un engagement à “permettre à tout un chacun d’avoir une vie paisible. Nous ne lâcherons pas les habitants de Saint-Martin.” Avec comme perspective, la prochaine requalification du centre commercial, à travers une politique de préemption.

Réappropriation de la voie publique

Parmi ceux qui vivent Saint-Martin au quotidien, Jérémy Compain, médiateur social au Point information jeunesse de Radio Clapas, constate une réappropriation de l’espace public par les habitants. Comme au parc Alain-Bashung, en plein cœur du quartier : “Avant, les parents n’osaient pas traverser avec leurs enfants. Maintenant, les associations aussi investissent ce parc.” Il insiste sur la nécessité qu’il y avait à mettre un coup d’arrêt aux trafics, il y a un an. “Il ne fallait pas laisser les choses s’envenimer. En voyant un tag “DZ Mafia”, les habitants ont compris que certains essayaient de récupérer des points de deal”. Le médiateur se souvient du déploiement de l’opération “place nette” : “Paradoxalement, la présence policière a eu un effet anxiogène, mais a été un bienfait finalement.”

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