Les deux jeunes Cévenols ont été amenés à s’expliquer au palais de justice d’Alès. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC
Deux jeunes majeurs, âgés de 18 et 19 ans, ont été jugés à Alès, dans le Gard, ce jeudi 2 janvier, après leur interpellation sur un point de deal d’Anduze.
Le premier est un Alésien de 19 ans, le second un Cendrasien de 18 ans. Il y a un mois, tous les deux se sont lancés dans le trafic de produits stupéfiants. “Pour vivre, pour sortir, acheter des habits…”, disent, tout penauds, ces jeunes aux contextes familiaux soutenants, lorsqu’ils se trouvent à la barre du tribunal correctionnel d’Alès, dans le Gard, ce jeudi 2 janvier, alors qu’ils sont jugés libres en comparution immédiate.
Ils sont interpellés par les militaires du Psig
Car leur business a pris fin dans l’après-midi du 29 décembre, lorsque les militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) remarquent leur manège dans la rue Basse, à Anduze, réputée être un point de deal. Dans leur voiture, les forces de l’ordre mettent la main sur 610 € et cinq savonnettes de résine de cannabis pour un poids total de 500 g.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Ça valait le coup les stups ? Pour faire les kékés !”
Mais au fil de la garde à vue, de l’étude du téléphone portable de l’un d’eux et de leurs aveux après avoir prétendu ne faire que du transport de drogue entre Anduze et le quartier alésien des Cévennes, pour une modique somme, il apparaît que ces jeunes mènent rondement leur affaire. Au global, ils auraient, à les entendre, écoulé cinq kilos de shit et de 25 à 30 g de cocaïne auprès de 15 ou 20 “clients”. “On regrette tout, vraiment”, dit l’Alésien, tête baissée. “La garde à vue m’a choqué. Je ne recommencerai plus jamais.” Tous les deux reconnaissent avoir empoché, chacun, 2 000 € en un mois. “C’est pas mal. C’est de l’argent facile”, les tance, avec une pointe de sarcasme, Mathilde Pagès, la présidente de l’audience. “Ça valait le coup les stups ? Pour faire les kékés !” Comme en témoignent, en effet, des photos découvertes sur le smartphone. Elle enchaîne : “Vous avez le choix aujourd’hui : continuer les stups et les peines montent très haut actuellement, ou arrêter net.” Les deux jeunes se montrent contrits…
“La vérité, c’est que vous étiez fiers d’être dealers”
Substitut du procureur de la République, Quentin Larroque ne rit pas du tout : “La vérité, c’est que vous étiez fiers d’être dealers […] Soyez honnêtes !” Les prévenus disent regretter. “Vous regrettez surtout d’avoir été en garde à vue…”, les tacle le parquetier qui requiert un mandat de dépôt même s’ils sont très peu connus de la justice, accompagné de trois ans de prison, dont six mois avec sursis probatoire, et 5 000 € d’amende.
Un réquisitoire “excessif et disproportionné”
“Le parquet ne requiert pas la justesse, mais la condamnation à titre d’exemple”, plaide Me Olivia Betoe, qui juge le réquisitoire “excessif et disproportionné”. Le conseil de la défense assure que ses clients “n’avaient pas conscience de la gravité de tels faits” et qu’en garde à vue, “ils ont eu un électrochoc”.
Un bracelet électronique pour ces deux jeunes
Le tribunal préfère finalement, pour ces jeunes, le bracelet électronique plutôt que l’incarcération sèche. Ils sont condamnés à trois ans de détention, aménagés ab initio donc, dont deux avec sursis probatoire. L’Alésien doit payer 6 000 € d’amende ; elle s’élève à 4 000 € pour le Cendrasien, moins défavorablement connu de la justice.
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