Pourquoi Los Angeles brûle : les origines des feux ravageurs expliquées

L’apocalypse climatique frappe la Californie depuis le début du mois.

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© Sippakorn Yamkasikorn / Pexels 𝕏

Le bilan des feux qui ravagent la région métropolitaine de Los Angeles et la Californie du Sud est catastrophique : 25 morts et plus de 12 000 habitations ont été détruites par le passage de ces incendies extrêmes. Les premières flammes ont été repérées le 7 janvier par des randonneurs dans le Parc national de Joshua Tree, et depuis l’État ne connaît aucun répit.

Les brasiers se sont agrandis, et face à cette progression inexorable des flammes, les autorités ont ordonné l’évacuation de 88 000 habitants, tandis que 84 000 autres personnes demeurent en état d’alerte, selon le shérif Robert Luna.

Le rôle des vents d’altitude

Dans les hauteurs des montagnes de la Sierra Nevada et des Whites Mountains, à 1 200 mètres d’altitude, se joue un spectacle invisible, mais dévastateur. L’air froid, plus dense, plonge vers les zones côtières tel un torrent aérien. Alexander Gershunov, météorologue à l’Institut Scripps d’Océanographie de San Francisco, dépeint ce phénomène, baptisé Vents de Santa Ana : « Ces vents descendants agissent comme l’eau dans un cours d’eau obstrué – ils s’accumulent contre le relief, puis s’accélèrent en cascades aériennes en franchissant les crêtes ».

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Résultat : l’humidité de l’air est réduite, les flammes sont constamment attisées et ces violents courants d’air projettent des braises sur de longues distances, déclenchant de nouveaux foyers rapidement. Les rafales isolées ont atteint les 160 km/h dans les montagnes de Santa Monica la semaine dernière. Pour les 15 et 16 janvier, le National Weather Service maintient les alertes « drapeau rouge » du centre de la Californie jusqu’à la frontière mexicaine, anticipant des conditions particulièrement critiques jusqu’à aujourd’hui.

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En tout, cinq foyers principaux ont été identifiés : le plus important, le Palisades Fire (est de Malibu), l’Eaton Fire (proche de la ville d’Altadena), le Kenneth Fire (vers Calabasas) et l’Auto Fire (comté de Ventura). Joe Biden les a qualifiés d’incendies les « plus dévastateurs » de toute l’histoire de la Californie.

La métropole de Los Angeles est encerclée par les flammes. © California Governor’s Office of Emergency Services, NASA (FIRMS), California Department of Technology GIS, The New York Times, The Washington Post, The Los Angeles Times

L’équation fatale : sécheresse historique et turbulences atmosphériques

L’hiver 2024-2025 a marqué un record historique pour la cité des anges : la période la plus longue sans précipitations hivernales depuis 150 ans ; la sécheresse y est donc extrême. La région de Los Angeles, qui subissait habituellement cinq épisodes de Santa Ana en décembre et quatre à cinq en janvier, se trouve cette année dans une situation inédite où ces vents surviennent sans l’habituel contrepoids des pluies hivernales. Un des effets pervers du réchauffement climatique.

La configuration atmosphérique actuelle présente une anomalie supplémentaire : le courant-jet effectue une boucle inhabituelle dans la haute troposphère, pointant directement vers le bassin de Los Angeles. Cette perturbation amplifie l’effet des vents descendants, transformant chaque parcelle de végétation en accélérateur potentiel des flammes.

Face à cette confluence d’événements climatiques extrêmes, seule l’absence d’orages offre un maigre répit en évitant les risques d’allumages par la foudre. La mobilisation massive des services d’urgence se poursuit, tandis que la métropole californienne attend avec anxiété les premières pluies salvatrices de l’hiver.

Les investigations quant à l’origine des premiers feux se poursuivent actuellement. L’hypothèse privilégiée, pour le moment, semble être des feux d’artifices qui ont été tirés pour fêter la nouvelle année. Les vents violents auraient relancé une combustion lente qui persistait depuis six jours. Cette explication est avancée par les spécialistes, mais les autorités américaines n’ont pas encore confirmé cette thèse. Les Vents de Santa Ana ne paraissent pas vouloir se calmer, ce qui pourrait malheureusement encore alourdir le bilan humain et matériel.

• Les incendies en Californie ont causé 25 morts, détruit plus de 12 000 habitations, et provoqué l’évacuation massive de dizaines de milliers de personnes.
• Les vents violents et secs, combinés à une sécheresse record, alimentent la propagation rapide des flammes sur plusieurs fronts.
• L’origine probable des feux serait liée à des activités humaines, tandis que les conditions météorologiques extrêmes continuent de compliquer les efforts des secours.

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