Qualcomm remporte une victoire décisive face à Arm dans la guerre des puces : quelles conséquences pour l’industrie ?

Qualcomm vient d’obtenir gain de cause dans le procès qui l’opposait à son rival Arm. Une bataille importante remportée dans une guerre des puces aux enjeux extrêmement importants pour l’industrie technologique.

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Qualcomm Snapdragon 865 / © Qualcomm 𝕏

Le géant américain Qualcomm peut souffler : un jury fédéral du Delaware vient de trancher en sa faveur dans le conflit qui l’oppose à la société britannique Arm.

Cette décision représente une avancée majeure pour Qualcomm qui pourra continuer à développer ses processeurs destinés aux ordinateurs portables et à l’intelligence artificielle.

Une bataille à plusieurs milliards

Au cœur de ce procès, un litige opposant les deux géants des semi-conducteurs suite à une opération de rachat. En 2021, Qualcomm rachetait la startup Nuvia pour 1,4 milliard de dollars. Cette opération stratégique visait à propulser Qualcomm dans la course aux processeurs nouvelle génération, notamment pour les PC Windows et les applications d’IA. Mais Arm, qui fournit l’architecture de base pour la conception de ces puces, a contesté la légalité de cette transaction, arguant que Qualcomm utilisait la propriété intellectuelle de Nuvia sans autorisation.

L’enjeu était colossal : Arm menaçait de révoquer la licence de Qualcomm, ce qui aurait pu paralyser une grande partie de ses activités, soit près de 39 milliards de dollars de revenus annuels. La tension est montée d’un cran en octobre 2024 lorsque Arm a envoyé un préavis de 60 jours pour mettre fin à l’accord de licence architectural de Qualcomm.

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Après plus de neuf heures de délibération, le jury a finalement statué que les processeurs de Qualcomm sont correctement couverts par son accord avec Arm. Cette décision ouvre donc la voie à la commercialisation des puces développées avec la technologie Nuvia, un élément essentiel de la stratégie de Qualcomm pour conquérir le marché des PC.

Les marchés financiers ont immédiatement réagi : les actions de Qualcomm ont bondi de près de 3%, tandis que celles d’Arm ont chuté d’autant de points. Les analystes de Bernstein ont qualifié ce dénouement de “victoire claire pour Qualcomm”, même si certaines questions restent en suspens.

Les enjeux futurs du marché des processeurs

Cette bataille juridique prend un nouveau tournant alors que le marché des processeurs connaît l’une de ses plus grandes transformations. L’émergence de l’intelligence artificielle et la demande croissante pour des PC plus performants ont rebattu les cartes. Qualcomm, historiquement dominant dans le secteur mobile, cherche à diversifier ses activités vers le marché des ordinateurs personnels, traditionnellement dominé par Intel et AMD.

La technologie Nuvia représente pour Qualcomm un atout majeur dans cette stratégie de diversification. Les premiers processeurs intégrant cette technologie sont déjà en cours de développement, avec des partenaires de renom comme HP et Microsoft qui prévoient de les intégrer dans leurs prochaines générations d’ordinateurs portables optimisés pour l’IA.

De son côté, Arm ne compte pas baisser les bras et demande un nouveau procès pour les “points non résolus”. L’entreprise britannique, qui fournit les architectures de base à la quasi-totalité de l’industrie mobile, voit en réalité d’un mauvais œil l’émergence de concurrents potentiels sur son terrain de jeu.

La demande d’un nouveau procès pourrait relancer les hostilités, mais les analystes estiment que les deux entreprises auraient tout intérêt à trouver un terrain d’entente, leur collaboration étant essentielle pour l’innovation dans le secteur.

• Qualcomm remporte une victoire partielle permettant de poursuivre le développement de ses puces basées sur la technologie Nuvia
• Le jury valide la légalité des licences Qualcomm mais ne tranche pas sur toutes les questions du litige
• Arm annonce son intention de demander un nouveau procès pour les points non résolus