Quand une association permet de sanctuariser des terres et de sécuriser des emplois agricoles

Véronique Perdriole et Annie Dalban, référentes TDL, aux côtés de l’exploitant. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

Sébastien Pioch a installé 5 serres sur la parcelle pour assurer une production annuelle et pérenniser les emplois. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

Sur la parcelle d’1,5 hectares, 2 000 m2 sont occupés par les serres. Midi Libre – JEROME MOUILLOT

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À Aniane, Terre de Liens (TDL) a fait l’acquisition de la parcelle exploitée par Sébastien Pioch. Le propriétaire souhaitait vendre mais l’agriculture ne pouvait acheter. Le mouvement TDL permet de protéger les terres agricoles grâce à un achat collectif et citoyen.

La parcelle d’un hectare et demi est enracinée au cœur d’un prestigieux terroir viticole où s’expriment les vignobles de la Grange des pères, du Clos de la Barthassade, de Daumas Gassac ou encore du Château Capion. Mais en bordure du Canal de Gignac, à Aniane, Sébastien Pioch ne concocte pas de précieux élixirs. Il travaille humblement la terre pour : “nourrir la population, c’est ça qui me plaît”, lâche-t-il d’un large et généreux sourire et d’un accent dans lequel pointent de subtiles inflexions aveyronnaises… Installé à Aniane depuis 13 ans, le maraîcher vend ses produits à plus de 300 familles, sur les marchés d’Aniane ou de Grabels*. Mais, il y a quelques mois, il a bien failli jeter l’éponge. La propriétaire de la parcelle qu’il travaillait en fermage souhaitait vendre depuis 3 ans. Mais l’exploitant ne pouvait acheter. ” Les remboursements de crédit à l’achat sont plus importants que le fermage. Cela impacte terriblement les exploitations. Si je m’étais endetté pour le foncier j’aurais perdu le confort relatif que j’avais mis 10 ans à atteindre. Autant tout arrêter”, analyse-t-il. Pensif, il poursuit : “heureusement : j’avais entendu parler de Terres de liens…”

“Mon but, c’est de sécuriser l’emploi”

C’est là que “l’alternative” proposée par la fédération d’assos TDL est entrée dans le jeu. ” Et je n’imaginais pas que les choses se passeraient de façon aussi fluide”, s’étonne-t-il encore. Car, après un “état des lieux très précis. Nous avons travaillé avec la commune d’Aniane et l’ASA du Canal de Gignac pour sécuriser l’accès à l’eau sur le long terme. Terre de Liens a acquis les terres. Elles seront à tout jamais conservées en terres agricoles et cultivées en bio. Terre de liens peut acheter, à partir du moment où il y a un porteur de projet”, rappellent Annie Dalban et Véronique Perdriole, référentes TDL sur cette exploitation. Des terres “sanctuarisées” pour l’agriculture bio que Sébastien Pioch peut continuer à la cultiver, s’acquittant toujours d’un bail rural mais avec l’assurance d’une parcelle pérenne ” qui ne sera pas soumise à la spéculation foncière” et à un risque d’artificialisation des sols. Une visibilité qui permet à l’entreprise d’assurer le salaire de trois personnes au total. Production, vente directe, mécanique, gestion…” Chacun à son rôle, nous sommes très complémentaires. Mon but, c’est de sécuriser l’emploi “, explique le patron des Jardins d’Hérault qui a installé 2 000 m2 de serres sur la parcelle pour assurer une production maraîchère toute l’année.

Marché d’Aniane se déroule le jeudi matin, celui de Grabels se tient le samedi.

Un achat collectif pour “faire pousser des fermes”

Terre de liens fait l’acquisition de Terres agricoles grâce à l’épargne solidaire, aux dons et aux legs avec pour ambition d’assurer la vocation agricole et nourricière des terres et de garantir des pratiques paysannes et biologiques. Il est possible de souscrire des actions Terre de Liens pour contribuer aux actions de la fédération d’associations forte de 20 000 actionnaires. https://soutien.terredeliens.org/

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