Qui est Turing, la startup essentielle aux géants de l’IA ?

Turing s’impose comme le joker des géants de l’IA dans leur course effrénée.

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© Owlie Productions / Shutterstock.com 𝕏

Elle est méconnue mais pourtant, Turing s’impose comme un acteur essentiel dans la course à l’intelligence artificielle (IA) générative. Mais pourquoi, au juste ?

L’arme secrète dans la course au codage de l’IA

Rien ne prédestinait la jeune pousse fondée en 2018 à un tel destin. Car elle se spécialise avant tout dans les ressources humaines, avec la mission de mettre en relation les développeurs à distance avec des entreprises de renommée mondiale, grâce à une optimisation basée sur l’IA. Objectif : combler le déficit de talents dans le secteur technologique.

Une réunion avec OpenAI début 2022 a chamboulé son parcours. Le géant de l’IA, qui n’avait pas encore lancé ChatGPT, fait alors appel aux ingénieurs de Turing pour participer activement à la formation de ses modèles. Ils sont chargés d’ajouter des éléments de code à leurs données d’entraînement, un atout majeur pour améliorer leurs performances alors que les données disponibles sur la toile s’amenuisent. Les ingénieurs apprennent également le codage aux modèles.

« Nous avons la meilleure infrastructure du monde pour recruter des ingénieurs informatiques et des data scientists. Et il s’avère que ce dont ces modèles avaient le plus besoin pour franchir un cap en termes de performance était l’intelligence humaine », explique Jonathan Siddharth, cofondateur et PDG de la startup, dans un entretien repris par Les Échos.

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En constatant l’évolution de la société de Sam Altman, Anthropic, puis Google, se tournent logiquement vers Turing pour accélérer l’élaboration de leurs IA. Car la jeune pousse dispose d’un vaste vivier de plus de 3 millions de développeurs vérifiés, dont des ingénieurs logiciels, des spécialistes de l’IA et de data scientists.

© Chaosamran_Studio / Shutterstock.com

Un avenir qui semble radieux

Le modèle de Turing repose sur des codeurs à distance, à temps partiel et à la demande, ce qui en fait une solution flexible pour les entreprises qui ont besoin de talents rapidement. Une flexibilité qui s’est avérée inestimable pour les entreprises de l’IA, car elles doivent accéder à des ressources techniques massives dans des délais très courts.

Jonathan Siddharth se montre confiant pour l’avenir, les nouvelles tendances au sein de l’IA générative, à l’instar des agents, favorisant le recours à ses services. « Nous allons dans la direction de modèles capables de raisonnements avancés, et le code et les mathématiques jouent un rôle important dans cela », assure-t-il. Il estime, par ailleurs, que les nouvelles données d’entraînement devront provenir de « l’intelligence humaine », plaçant Turing dans une position plus qu’avantageuse.

La startup, qui enregistre un chiffre d’affaires mensuel de 20 millions de dollars, doit tout de même se frotter à un rival de taille. Scale AI, dirigée par le jeune milliardaire Alexandr Wang, fournit des données d’entraînement aux entreprises d’IA. Elle est valorisée à 14 milliards de dollars.

• Méconnue, la startup Turing s’impose pourtant comme une pierre angulaire dans le développement des plus puissantes IA génératives.
• Des géants comme OpenAI, Anthropic et Google font appel à ses services.
• L’accès à des données d’entraînement représente un enjeu majeur dans la course à l’IA.

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