Un vote du budget bien plus complexe que lors des exercices précédents. Midi Libre – Archives MiKAEL ANISSET
Plombé par l’actuelle absence de perspectives financières gouvernementales, le budget de l’Agglomération de Nîmes sera marqué en 2025 par une volonté de préserver l’investissement mais des marges de manœuvres financières qui se raréfient considérablement.
Le vote du budget 2025, dans un contexte national que l’on sait très complexe, a été le point central des discussions de ce dernier conseil communautaire 2025 de l’Agglomération de Nîmes. Alors que plusieurs autres collectivités ont décalé ce point de leur ordre du jour, sans surprise, le président Franck Proust s’est voulu offensif dès les premières minutes de la séance : “Mon choix a été de ne pas toucher un cheveu du budget préparé avec beaucoup de sérieux. En effet, les finances de l’État ne vont pas en s’améliorant car ce n’est pas en cassant le thermomètre comme l’ont fait les censeurs que l’on se guérit de la fièvre”, a métaphoré le président de Nîmes Métropole.
119 M€ consacrés à l’investissement
Un budget porteur de bonnes nouvelles pour les contribuables avec des taux d’imposition inchangés et une baisse de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 10 %, moins bonnes avec l’augmentation du prix de l’eau (lire ci-dessous), mais qui conserve une volonté de préserver l’investissement avec une enveloppe de 119 M€. Portant sur des axes principaux comme les transports, avec 16,1 M€ pour le renouvellement du matériel roulant ; la création de parkings relais et de pôles d’échanges multimodaux ou l’extension de la T4 à Caissargues. La prévention des inondations avec le Papi III (41,6 M€), le travail sur les infrastructures liées à l’eau et l’assainissement ou encore la gestion des déchets (6,4 Me avec la modernisation de déchèteries du territoire, ou la poursuite du programme Territoire 100 % compostage), mais également le soutien aux projets des communes de l’Agglo (25,7 M€ sur le budget principal).
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Une hausse de 3 % du prix de l’eau
"Compte tenu de l’inflation prévisible pour l’année 2025, de l’évolution de la rémunération du concessionnaire et des volumes de travaux à financer, il est proposé une augmentation globale du prix de l’eau TTC de 3 % afin de maintenir le niveau d’investissements en eau et en assainissement permettant la mise en œuvre des schémas directeurs". Face à cette décision, le rapporteur Jean-Luc Chailan a ainsi précisé que le tarif de l’eau et de l’assainissement s’établira à compter du 1er janvier prochain, à 3,7330 € HT par m3 soit 4,0089 € TTC par m3, "ce qui représente une hausse de 12 centimes d’euros TTC par m3, soit une hausse de 14 € TTC par an pour une facture de 120 m3". Mais ajoutait le vice-président au service de l’eau : le prix "reste largement inférieur de l’ordre de – 11 %, par rapport à la moyenne nationale qui s’élève à 4,52 € TTC par m3 (issue du rapport de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement de juin 2024 sur les données 2022). La facture annuelle de 120 m3 sera d’un montant de 481,06 € TTC au 1er janvier 2025, à rapprocher du montant de 542,40 € TTC pour la facture moyenne nationale".
Cependant, le poids du contexte national et local ne peut empêcher de noircir le tableau avec une hausse importante de la capacité de désendettement, qui passera de 6,4 années par habitant à 9,8 années. La majorité justifiant ce bond par des dépenses qui “progressent sous l’effet des décisions gouvernementales et d’éléments exceptionnels”, conjuguées à une baisse de l’épargne brute et des recettes, a appuyé le premier vice-président Frédéric Beaume. Un recours à l’emprunt est également projeté, à hauteur de 13 M€.
Une “dérive préélectorale” de Franck Proust ?
L’opposition prenant la parole, le chef de file PC Vincent Bouget s’est fait un plaisir de rappeler au président de séance que c’est bien un gouvernement de sa majorité qui vient d’être mis en échec sur sa loi Finances. Pointant ensuite du doigt un niveau de désendettement “de retour à celui du début de mandat et dont les 493 M€ ne prennent pas en compte la dette que la SPL Agate porte pour le compte de l’Agglo, d’un montant de 27 M€”. Des inquiétudes partagées par Valérie Rouverand, notamment sur le manque d’engagement de la majorité en matière d’environnement. La représentante des Progressistes fustigeant une “dérive préélectorale” de Franck Proust avec des campagnes de communication jugées bien trop présentes et donc payées par des fonds publics.
Montpellier payera-t-elle le “prix fort” ?
Des critiques que Frédéric Beaume et Franck Proust se sont appliqué à démonter. Ce dernier jouant même les oracles, taclant au passage la Métropole voisine de Montpellier : “Je prends date que le regard panoramique sur la situation budgétaire des villes, des agglos, des métropoles ou des régions qui se sont lancés dans ces grandes dépenses de fonctionnement comme la gratuité des transports (effective dans sa totalité au sein de la Métropole de Montpellier depuis un an, NDLR), la non-maîtrise des charges de personnel, nous montre qu’elles en payeront le prix fort. Et c’est le contribuable local qui trinquera ! Je prends date avec vous pour faire le tour des budgets et des augmentations d’impôts dans ces collectivités.” Un indicateur à suivre, notamment pour la gauche locale qui plaide pour la mise en place d’une gratuité des transports collectifs sur Nîmes et environs. Rendez-vous donc dans quelques mois…
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