Recherche d’information sur internet : comment GPT Search rebat les cartes en fournissant des réponses “prêtes à consommer”

GPT Search est une nouvelle fonctionnalité, intégrée directement à ChatGPT. MaxPPP

ChatGPT vient de lancer son propre moteur de recherche. Une approche radicalement différente de celle proposée par Google depuis vingt-cinq ans. Explications.

Jusqu’à présent, le premier réflexe pour rechercher une information sur internet était de lancer Google. Voire Bing, à la marge. Mais la donne pourrait bien changer. Depuis la mi-décembre, GPT Search est disponible pour tous les utilisateurs en France. Et plus seulement réservé aux abonnés, qui payent une vingtaine d’euros par mois pour avoir un accès prioritaire aux dernières fonctionnalités développées par Open AI, la maison mère.

Fini donc de mettre la main au portefeuille pour utiliser un outil qui offre une approche radicalement différente de celle proposée par Google depuis vingt-cinq ans. Ici, pas besoin de faire défiler des pages de résultats pour trouver l’information recherchée. Pas besoin non plus de cliquer sur différents liens. Il suffit de poser une question d’actualité à GPT Search et l’IA se charge d’aller récupérer les données sur internet avant de formuler une réponse claire, circonstanciée, qui peut se suffire à elle-même.

La question des sources

Principale différence avec ChatGPT dans sa version classique : ici, les connaissances ne sont pas encyclopédiques et arrêtées à une date donnée mais proviennent de sites actualisés en permanence : médias grand public ou de niche selon les sujets, publications spécialisées, sites institutionnels… “Les sites sont sélectionnés en fonction de leur autorité, actualité, transparence et qualité rédactionnelle, promet Open AI. Les informations issues de sites biaisés ou non vérifiés (par exemple les blogs personnels ou les forums non modérés) sont généralement exclues.”

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Comment tester GPT Search

Rendez-vous d’abord sur ChatGPT. com. Si le robot est utilisable tel quel, il est indispensable de créer un compte, gratuitement, pour bénéficier des fonctionnalités avancées. Notamment GPT Search. Une fois connecté, posez directement une question dans la fenêtre de recherche, après avoir cliqué sur le symbole représentant une planète. Un survol de ce pictogramme avec la souris permet d’afficher l’infobulle “Rechercher sur web”, preuve que l’internaute est au bon endroit.

Un rapide test permet de se rendre compte du potentiel de l’outil. Lundi 30 décembre, 14 h : à la question “Dominique Pelicot a-t-il fait appel de sa condamnation ?”, GPT Search est capable de donner la bonne réponse, connue depuis à peine quelques heures. Il précise même pourquoi il a pris cette décision, rappelle à quelle peine il a été condamné, revient sur le retentissement international du procès dit des “viols de Mazan”. Environ, 1 200 signes, l’équivalent d’une brève dans un journal. Ses sources ? Le Monde, Le Figaro, The Times, El Pais… mais aussi, plus douteux, Wikipedia.

Pour une grande partie des internautes, cette réponse sera amplement suffisante et rares sûrement seront ceux qui iront lire les articles originaux. Un coup dur pour certains médias qui basent leur modèle économique sur le trafic, leur audience étant en partie issue des recherches formulées sur Google.

“Tout est prémâché, prêt à consommer”

“On s’affranchit de l’étape cliquer sur le lien et aller consulter la page source, confirme Clément Feutry, joint par Midi Libre. C’est une différence significative. Tout est prémâché, prêt à consommer. L’utilisateur n’a plus qu’un résumé, une synthèse sourcée à lire.” Tout ceci est-il bien fiable ? Méfiance, répond le chercheur au Square Research Center : “Le bémol, c’est que nous ne sommes pas à l’abri, dans peut-être 0,1 % des cas, qu’il y ait une erreur dans cette synthèse. Il est donc impératif pour l’instant de bien garder le réflexe d’aller vérifier, même si cela demande évidemment un effort intellectuel plus important.”

GPT Search n’est pas le premier outil de ce type. Perplexity a ouvert la voie en 2022 mais reste moins connu du grand public que ChatGPT, qui est déjà presque passé dans le langage courant. Et Google ne compte pas regarder passer les trains. Un billet que son robot conversationnel, Gemini, proposera dans les mois à venir des fonctionnalités équivalentes. Une chose est sûre : une page est en train de s’écrire dans le monde de la recherche d’information sur internet.

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