L"animatrice préférée des Français, Karine Le Marchand, nous a accordé un entretien. Elle évoque le documentaire-enquête de M6 sur “Les Français, l’amour et le sexe”, lundi 9 décembre, et ses nouveaux projets. La présentatrice de L’Amour est dans le pré revient aussi sur la colère du monde paysan. "On s’est moqués des agriculteurs", estime-t-elle.
M6 propose une soirée spéciale “Les Français, l’amour et le sexe”, lundi 9 décembre, à 21 h 10, appuyée sur une grande enquête réalisée pendant deux ans sur 40 personnes, quelles sont les principales leçons ?
Les jeunes n’appréhendent pas du tout la vie amoureuse comme les plus de 50 ans. Le “devoir conjugal”, celui d’être fidèle pouvait régir notre relation de couple.
Aujourd’hui, ils décident d’être heureux eux avant les autres, ils assument beaucoup plus ce qu’ils sont, c’est une bonne nouvelle. On peut aussi avoir été hétérosexuel toute sa vie, rencontrer une personne du même sexe, avoir une révélation, changer comme ça sans trop se poser de questions et en l’assumant complètement.
On peut aussi avoir une phase de sans-envie et le revendiquer alors qu’avant c’était quelque chose de très caché, presque honteux. On peut aussi être polyamoureux, se dire j’ai envie de prendre chez l’une le plaisir, l’autre les moments pour rigoler et que tout le monde soit au courant et fasse pareil.
Beaucoup de plus de 50 ans sont donc assez largués…
Il y a ce tournant générationnel, les bouleversements post-MeToo, mais aussi ce phénomène que vous analysez : 30 à 40 % des rencontres se font à présent sur des applications, est-ce un progrès ou un recul ?
Les deux, c’est un progrès parce que le désert amoureux est moins pesant dans certaines régions. Mais cela donne l’impression que l’herbe est plus verte ailleurs, or c’est la porte ouverte aux mensonges, on ne sait pas à qui on a affaire : le gars peut-être drôle, bien s’exprimer, mais au final quand on le rencontre, on réalise qu’il n’a rien à voir avec la personne sur laquelle on fantasme depuis trois semaines.
Il y a une hystérie du message qui crée de l’intensité parfois sur du vide.
Et on voit bien que cela pose questions sur l’engagement. Quand on se met en couple, mieux vaut se déconnecter des applications de rencontres, car cela fausse la relation et cela rend paranoïaque.
Vous explorez ainsi de nouvelles tendances, comme ce marché du bien-être en couple qui se développe sur internet.
On peut trouver des solutions concrètes pour lutter contre la routine. C’est devenu un vrai marché pour essayer de résoudre des problématiques. Aller chez le psy ensemble n’est plus un tabou non plus et cela peut permettre là aussi de remettre à plat bien des choses.
8 français sur 10 croient toujours d’ailleurs au grand amour, mais certains se disent déboussolés, vous-même vous sentez-vous en phase avec ces bouleversements ?
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Je suis bien contente d’être une femme en tout cas, avec Metoo. Je pense que c’est plus facile aujourd’hui dans la relation amoureuse.
C’est très bouleversant maintenant d’être un homme, ne plus savoir quel code on doit prendre pour draguer, d’ailleurs le mot existe-t-il encore ? Et avant on se rencontrait aussi au travail, maintenant c’est très compliqué.
Vous avez exploré avec “L’Amour est dans le pré” le champ de la ruralité, la détresse affective de certains agriculteurs, est-ce que cela a été pour vous une expérience riche en enseignements ?
C’est une émission avec laquelle je grandis. Il y a quelques jours j’ai tourné le dernier portrait de la saison 20, la prochaine, avec un agriculteur qui s’est mis sur les applications de rencontres, il habite dans la Creuse, les premiers “matchs” qu’il a eu c’était à Lyon, à 2 h 30 ! Malgré la technique, le désert affectif persiste, la solitude aussi.
Et plus on est pauvre, moins on rencontre de gens, c’est une réalité, malheureusement. Il y a des statistiques qui ne changent pas : souvent, un homme ne va pas avec une femme qui gagne beaucoup plus d’argent que lui et une femme ne va pas avec un homme qui gagne beaucoup moins d’argent qu’elle. C’est très patriarcal encore.
Colère des agriculteurs : “On s’est moqués d’eux !”
Karine Le Marchand reste très proche du monde paysan, qui fait entendre une nouvelle fois sa colère. "Je les soutiens complètement, je fais des choses dans l’ombre, nous confie-t-elle, mais s’ils m’appellent, ils savent que je suis présente et je ne cesserai de les défendre. On s’est moqué d’eux ! Il ne s’est rien passé depuis un an et j’espère qu’ils ne baisseront pas la garde dans leur mouvement social !" L’animatrice de l’Amour est dans le pré, élevée au rang d’officier du Mérite agricole, avait également été choisie comme marraine du débat public sur la PAC et est l’ambassadrice de la Région Sud sur ce sujet. Elle vient aussi de lancer une pétition "Pour que les distributeurs nous aident à sauver l’agriculture française", sur change.org Elle avait déjà recueilli plus de 10 000 signatures mercredi, autour d’un socle de propositions (origine des produits, visibilité dans les magasins, prix…) "pour que nos producteurs français aient une juste rémunération".
On vous retrouve aussi actuellement dans “La France a un incroyable talent”, avez-vous d’autres projets pour 2025 ?
Je poursuis le tournage d'”Une ambition intime” consacrée à la relève en politique avec les personnes qui ont émergé depuis cinq ans. Ce sera pour 2025 et je fais les portraits de Sandrine Rousseau, Fabien Roussel, Jordan Bardella et Gérald Darmanin.
Et je produis un documentaire qui s’appelle “Les nouveaux Français 100 ans d’histoire consacrée à l’immigration positive”. Sur ces Français venus d’ailleurs comme 13 millions d’entre nous sur une génération et comme 20 millions d’entre nous sur la deuxième génération.
Aimeriez-vous investir ensuite d’autres champs sociétaux ?
Je vais lancer avec M6 des podcasts en 2025, cela me permettra d’aller sur certains sujets sans être frustrée parce qu’en prime time, on ne peut pas tout aborder, il y a des lois, les codes, des enfants qui peuvent regarder. Le podcast permet une grande liberté.
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