Le prévenu a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nîmes. Midi Libre – MiKAEL ANISSET
Le jeune de 21 ans est déjà connu de la Justice, notamment pour des faits de viols incestueux et d'agressions sexuelles.
Une soirée du réveillon qui aurait pu virer au drame. Ce vendredi 3 janvier, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Enzo, un jeune homme de 21 ans comparaissait pour avoir violenté et menacé de mort à la fois ses amis, mais aussi les gendarmes et les pompiers. “Je ne me souviens de rien, mais si les autres disent que ça s’est passé comme ça, c’est que ça doit être le cas”, déclare le prévenu dans le box.
Il menace les convives de la soirée avec un couteau
Les faits remontent à la nuit du 31 décembre 2024, lors d’une soirée chez des amis, pour la plupart mineurs, de sa petite amie à Saint-André d’Olerargues, vers Bagnols-sur-Cèze. Ce soir-là, la jeune fille aurait envoyé des messages à son ex-petit-copain, ce qui aurait mis le prévenu dans tous ses états. “Selon les témoins, vous auriez menacé de planter son ex, mais aussi de frapper et tuer votre petite amie”, raconte le président du tribunal, Alexandre Laine. Loin de s’arrêter là, le jeune homme sort de sa sacoche un couteau et le place sur le cou de l’hôte de la soirée. Une scène qui traumatisera l’ensemble des convives. Finalement, l’un des jeunes arrive à joindre ses parents qui débarquent quelque temps plus tard et maîtrisent Enzo.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Demain je vais appeler la DZ mafia, pour 100 € ils vont te buter”
Sans pour autant parvenir à le calmer puisque lors de leur arrivée, les pompiers seront également victimes d’insultes et de menaces. “Je vais prendre ton doigt et de le mettre dans le cul”, “Ta tête, je la reconnais et demain je vais appeler la DZ Mafia et pour 100 €, ils vont te buter”, “Toi, toi et toi je te plante”, liste notamment le président du tribunal. Même scénario avec les gendarmes, où certains se feront cracher dessus ou encore mordre la manche. Transporté au centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze, Enzo sera contrôlé avec 0,45 mg/l d’alcool dans le sang. Lors de son audition, il expliquera ne se souvenir de rien du tout. “Quand les gendarmes m’ont raconté ce qui s’est passé, c’était un choc pour moi. J’avais trop bu. Mais je suis prêt à tout pour m’en sortir”, se défend-il. Une justification qui interpelle le procureur Stéphane Bertrand, qui rappelle notamment que le prévenu est déjà connu de la justice pour des faits de vol, d’usage de stupéfiants mais aussi de viols incestueux sur sa petite-soeur.
Une amnésie contestée par la partie civile
De son côté, Me Caroline Favre-de-Thierrens, représentant les sapeurs-pompiers, ne croit pas à l’amnésie du mis en cause. “Monsieur a finalement de la chance, car il dit ne se souvenir de rien. Mais pour les pompiers, certaines interventions sont marquantes. Et celle-là en fait partie. C’est inadmissible que, lorsqu’ils sont appelés pour secourir une victime (Enzo s’est blessé à la jambe en cassant une vitre, NDLR), ils se retrouvent à devoir finalement la maîtriser tout en se faisant insulter et menacer de mort”, plaide-t-elle. Mais pour Me Doha Fekak, la personnalité de son client peut expliquer ce “black-out”. “Il a été diagnostiqué TDAH en 2023. C’est un trouble qu’il ne faut pas négliger. Il entraîne des dysfonctionnements du cerveau. Donc quand mon client dit qu’il ne se souvient de rien, c’est possible. Ce n’est pas parce qu’il est lâche comme j’ai pu l’entendre lors de l’audience”.
La mère de la petite amie, présente ce vendredi au tribunal, demande, de son côté, qu’une interdiction de contact soit prononcée contre le prévenu envers sa fille. “Depuis cet évènement, ma fille n’est plus la même, elle a des idées noires et elle s’enferme souvent dans sa chambre”, explique-t-elle. Une requête acceptée par le tribunal qui condamne Enzo à trois ans de prison ferme, avec maintien en détention, une interdiction de contact avec la victime pendant trois ans, une interdiction de port d’armes et une inéligibilité pour une durée de cinq ans, ainsi que l’indemnisation des parties civiles.
Je m’abonne pour lire la suite