Un géant européen des batteries électriques en faillite, quelles conséquences pour l’industrie automobile ?

Coup dur pour l’industrie des véhicules électriques en Europe.

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© Northvolt 𝕏

Northvolt, fleuron européen de la production de batteries lithium-ion pour véhicules électriques, dépose le bilan. Une situation qui menace les efforts de l’Union européenne (UE) pour bâtir un écosystème local dans le secteur de l’automobile électrique.

Un espoir européen

La licorne suédoise, fondée en 2015, annonce son placement sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. « Les liquidités de Northvolt sont devenues désastreuses », déclare-t-elle dans sa requête déposée auprès du tribunal dédié, à Houston dans le Texas. Elle dispose d’environ 30 millions de dollars, ce qui ne lui permet de poursuivre ses activités que pendant une semaine environ. Ses dettes, elles, s’élèvent à 5,8 milliards de dollars. Le dépôt de bilan s’accompagne de la démission de Peter Carlsson, le cofondateur et PDG de Northvolt.

La jeune pousse a grimpé en flèche pendant des années grâce à des levées de fonds importantes, lui permettant d’amasser 14,26 milliards de dollars. Elle est actuellement engagée dans plusieurs plans de constructions d’usines, notamment en Amérique du Nord et en Allemagne.

Au mois de juin, BMW s’est retirée d’un contrat crucial à hauteur de 2 milliards de dollars, après que Northvolt n’ait pas respecté ses délais, la plaçant dans une position hautement délicate. En parallèle, la demande pour les véhicules électriques n’a pas autant progressé que prévu. L’entreprise a licencié 1 600 employés, soit 20 % de sa main-d’œuvre, au mois de septembre.

Cet événement met à mal les efforts européens visant à renforcer l’industrie de véhicules électriques, alors que la concurrence d’acteurs chinois comme BYD devient de plus en plus robuste. Car Northvolt a longtemps été considérée comme l’un des meilleurs espoirs du Vieux Continent pour y parvenir. De son côté, la Chine contrôle 85 % de la production mondiale de cellules de batterie.

© Northvolt

Northvolt se veut rassurante

Malgré l’ampleur de la situation, la société se veut rassurante. Elle a justement eu recours au chapitre 11 pour mener un effort de restructuration et renflouer ses caisses, car cette procédure permet à la direction de garder le contrôle de l’entreprise et de gérer ses opérations.

« Cette étape décisive permettra à Northvolt de poursuivre sa mission consistant à établir une base industrielle européenne pour la production de batteries », a assuré Tom Johnstone, président intérimaire du conseil d’administration de Northvolt. Désormais, la startup prévoit d’évaluer les propositions d’investissement de nouveaux fonds émanant d’investisseurs stratégiques et financiers, ainsi que de prêteurs, d’actionnaires et de clients existants. Volkswagen, le plus important actionnaire de Northvolt, se dit en contact étroit avec l’entreprise.

Pour l’heure toutefois, rien ne garantit qu’elle parviendra à totalement se redresser. « Malgré les défis à court terme, cette action visant à renforcer notre structure de capital nous permettra de répondre à la demande continue du marché pour l’électrification des véhicules », a poursuivi Johnstone. L’usine principale de Northvolt, en Suède, devrait poursuivre son activité pour le moment.

• La startup suédoise Northvolt, spécialisée dans le production de batteries pour véhicules électriques, dépose le bilan.
• Elle est considérée comme une pierre angulaire des ambitions de l’Union européenne pour renforcer l’industrie locale de véhicules électriques.
• Northvolt entame une phase de restructuration et cherche désormais à obtenir de nouveaux fonds pour assurer sa survie.

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