Lancée le 23 septembre dernier, la démolition de la tour d’Assas, symbole de la rénovation urbaine de tout un quartier, est en cours. Que se passe-t-il en haut ? On a voulu savoir.
Cinq mini-engins de chantier et une dizaine d’ouvriers sont à l’œuvre pour grignoter le bâtiment, déjà diminué de cinq étages. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART
Alors elle diminue cette tour ou pas ? Vue de loin, voire même vue d’en bas, la question se poserait presque. Bon, en l’approchant, les allers-retours des camions sont incessants. Il faut dire que trois chantiers se font face sur ce périmètre restreint : la piscine Neptune, les 72 logements de la cité Jardin et donc, la tour d’Assas. Au pied d’elle, seul le bruit du brumisateur pour limiter la poussière se fait entendre… « La plupart des choses sont invisibles, on ne se rend pas compte des travaux si on ne passe pas tous les jours », souligne Igor Magnus, le conducteur des travaux pour Demcy, filiale d’Eiffage. Lui le sait, la démolition avance. Et bien même. À son rythme de croisière. Étage par étage. Deux semaines pour un étage. Un mois pour deux étages.
Sur le toit en effet, la question ne se pose plus. Près d’une dizaine d’ouvriers sont présents. Ainsi que cinq engins de chantier : deux robots de démolition format de poche (des Brokks), deux mini-pelles mécaniques et une mini-chargeuse. Car le gros du boulot, ce sont les Brooks qui s’y collent. Équipés d’une pince, ils grignotent. D’où le nom de la technique de grignotage, ou écrêtage, au choix. Les murs tombent les uns après les autres et finissent au sol, en morceaux de moins de 1 m pour que cela ne bloque pas la cage d’ascenseur vidée qui sert pour l’évacuation.
Pour conduire son Brokk, un engin fixe, Nicolas utilise une télécommande. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART
Ancien maçon, Nicolas, télécommande en main, en conduit un. “Ce sont des engins 100 % électriques, ils ont une grosse puissance.” Il maîtrise. “Les murs extérieurs, on les fait tombers vers l’intérieur. Et puis les monte-charges servent de garde-corps.” L’étage supérieur n’est pas complètement au sol. Les deux mini-pelles y sont. À l’arrêt. pour faciliter la circulation, tous les engins ne fonctionnent pas ensemble. Et tous les gravats ne sont pas évacués immédiatement. Ils servent aussi pour fabriquer une rampe temporaire permettant de faire descendre les engins d’un étage à l’autre au fil de l’avancée des travaux.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Pour l’heure, la tour a diminué de cinq étages, à la vitesse de deux étages par mois en moyenne. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART
Le vrai danger du chantier, explique Dimitri Devèze, directeur de production chez ACM, ce sont ces kilomètres d’armature d’acier qui renforcent le béton au moment de la construction. “C’est avec ça que l’on peut se faire mal.” L’acier sera recyclé. Comme les 20 000 tonnes de gravats, qui seront concassées et réutilisées, pour la plupart dans les routes.
“Cette tour, c’était le phare du quartier, confie Alain Braun, le directeur général d’ACM. La démolition, c’est un temps long. Elle a été construite en 1969, elle comptait 176 logements, c’était du privé pas des HLM. Elle a fonctionné à peu près normalement pendant une dizaine d’années. Nous avons commencé à racheter et préempter les premiers appartements en 1992. Il aura fallu plus de trente ans pour la démolir.”
Au total, près de 20 000 tonnes de gravats seront évacués du chantier. Et recyclés pour des routes essentiellement. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART
Le début du chantier n’a pas été anodin, le temps que la cohabitation entre les riverains et les ouvriers se mette en place, un engin de chantier a été incendié. Aujourd’hui, la tour, haute à l’origine de 76 m et 22 étages, en compte cinq de moins. À partir du 14e, le chantier prendra une tout autre tournure et ne sera plus démoli avec des mini-engins sur le toit mais par une pelle mécanique située au pied de la tour et dont le bras, long de 37 m atteindra le haut du bâtiment. La seconde moitié de la tour sera alors à terre en quatre petites semaines.
Dynamitage Pour la tour d’Assas, si la technique du grignotage a été retenue, le dynamitage a un temps été envisagé, comme au Petit-Bard en 2014. Mais la densité de la population, la présence d’une école et le passage du tram à proximité ont fait pencher la balance.
Challenge Les chantiers s’enchaînent à la Mosson. La démolition des 48logements de la résidence Saturne a démarré. Durée des travaux : six mois. Été 2025, le challenge consistera à tomber l’arche de Mercure en seulement deux semaines pour limiter les désagréments causés au tramway, qui devra être coupé à ce moment-là.
La fin de chantier est annoncée pour avril. Pour un coût total de 4 M€ hors taxe (études préliminaires, désamiantage…). Dont 2,5 M€ uniquement dédiés à ce chantier de démolition.
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