Ahmed M’Sallem et son épouse. Midi Libre
Une famille très soudée. Midi Libre
Ahmed M’Sallem n’avait pas vu que son titre de séjour arrivait à expiration lorsqu’il est parti en Tunisie en août 2023. Sa famille essaye depuis ce temps de régulariser sa situation, sans succès.
En août 2023, Ahmed M’Sallem et sa famille sont partis en vacances en Tunisie, pays d’origine de M. M’Sallem, qui vit en France depuis 1968 et à Beaucaire depuis le début des années 80. Mais Ahmed M’Sallem ne s’était pas rendu compte aperçu que son titre de séjour, délivré en 2013 arrivait à expiration le 7 septembre 2023. Or la date du retour en France de la famille était prévue le 15 septembre.
“Mon père n’a pas pu rentrer en septembre 2023. Ma mère et une de mes sœurs sont restées avec lui en Tunisie pour essayer de régulariser la situation au plus vite. Les justificatifs demandés ont été fournis directement au consulat en Tunisie. Le dépôt de dossier et la prise d’empreintes ont été réalisés le 30 octobre et on nous a dit alors d’attendre deux semaines. Les semaines se sont transformées en mois : un, deux puis trois… On téléphonait sans arrêt pour savoir ou ça en était. Finalement en juin 2024 mon frère a fait le voyage pour aller directement au Consulat en Tunisie demander une réponse. On lui a enfin donné un document qui était daté du 26 avril, (soit deux mois plus tôt), mais qu’on ne nous a jamais fait parvenir…” explique Saoucen, une des filles d’Ahmed M’Sallem.
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Au-delà du problème administratif, la situation génère aussi une grande détresse au sein de la famille. Très soudés, les membres se relaient depuis 15 mois pour ne jamais laisser Ahmed seul en Tunisie. “À 91 ans, c’est impossible pour lui de rester seul” poursuit sa fille. “Ma mère qui a 85 ans, fait des allers-retours entre la France et la Tunisie. Lorsqu’elle est ici, ce sont mes sœurs et mon frère qui allons là-bas, posant des congés à tour de rôle. C’est plus compliqué pour moi car j’ai des enfants encore à l’école mais je m’y rends quand je peux“.
Des déplacements et une inquiétude permanente pour leur père qui génèrent stress, fatigue, désorganisation des vies familiales et professionnelles de chacun sans oublier un coût financier important.
Alors que les délais s’éternisaient, la famille avait fait appel à une avocate qui avait envoyé en mars 2024 un courrier avec accusé de réception à la Préfecture du Gard : “Le consulat de France a demandé une autorisation de votre part pour que soit délivré à M. M’Sallem un visa de retour “ soulignait l’avocate qui attirait également l’attention de la Préfecture sur l’âge et l’état de santé de M. M’Sallem. De son côté sa fille explique avoir multiplié les demandes à la Préfecture par mail, téléphone et en se rendant sur place, pour demander qu’elle fournisse au consulat cette autorisation. “Mais je n’ai jamais réussi à avoir un rendez-vous. On me disait que pour avoir un rendez-vous il faut un dossier et il n’y avait pas de dossier”
C’est effectivement ce qu’a confirmé la Préfecture au défenseur des droits, saisi par la famille puis à Midi Libre : “ Il n’existe aucun dossier au nom de M. M’Sallem“. Elle précise que M. M’Sallem “peut faire déposer une demande papier de titre de séjour à la préfecture gardoise.”
Totalement perdue dans ces méandres administratifs, Soucen ne souhaite aujourd’hui qu’une chose : avoir un interlocuteur qui explique à la famille comment se sortir de là. “En attendant, on a décidé de faire une demande de Visa D (pour un séjour entre 3 mois et un an). On espère que la Préfecture et la mairie de Beaucaire pourront appuyer notre demande”.
Un dernier espoir pour la famille, inquiète quant à l’état de santé de leur père. Il a dû être hospitalisé pour des problèmes cardiaques et ne peut plus bénéficier du suivi de son médecin à Beaucaire. Leur pharmacien Saïd Ouhdouch a lui aussi découvert la situation que vivait la famille en ne voyant plus M. M’Sallem. “Quand j’ai su ce qui se passait, ça m’a terriblement ému” souligne le pharmacien beaucairois qui essaye lui aussi d’aider les M’Sallem en alertant sur leur situation. Tous espèrent maintenant une issue heureuse et rapide.
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