Les toros de Valdefresno pour 2025 dans leur finca au sud de Salamanca. Midi Libre – Stéphan Guin
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Élevage incontournable des années 2000 en France, le fer de Salamanca est absent des grandes ferias françaises depuis une décennie. Midi Libre a redécouvert cette ganaderia qui a écrit plusieurs belles pages de l’histoire des arènes de Béziers en 2006 et 2007.
Caraalegre et Nicolas Fraile ont laissé un souvenir impérissable dans les arènes de Béziers. En pleine épidémie de la langue bleue, les empresas françaises ont été obligées de délaisser les élevages andalous et les Valdefresno sont venus remplacer la traditionnelle corrida de Miura à Béziers. Le résultat a été au-delà des espérances car les braves du Campo Charro ont écrit une des quatre plus belles pages de l’histoire des arènes biterroises du dernier demi-siècle avec les Sepulveda de 1981, les Miura de 1983, et les Margé de 2023.
En effet, le 16 août 2006, Ivan Garcia a gracié Caraalegre, une première dans les arènes de Béziers au sein d’une corrida exceptionnelle de présentation, de bravoure et de classe. L’année suivante, le fer de Valdefresno a lidié une nouvelle corrida de haut niveau et, depuis, ils sont présents par intermittence dans les arènes françaises. Pourtant, une belle histoire unit Béziers à cet élevage de Salamanca puisque Sébastien Castella avait ouvert la première de ses six grandes portes à Madrid en coupant deux oreilles de « Lironcito » le 18 mai 2007.
En 2014, le propriétaire Nicolas Fraile est décédé à l’âge de 77 ans et ses deux héritiers se sont séparés en 2021 pour se partager l’élevage. Jesus Enrique a conservé la finca historique « Valdefresno » à Tabera de Abayo (avec le fer de Fraile de Valdefresno), 30 kilomètres au sud de Salamanca, et Nicolas fils a conservé le fer familial et a élu domicile à la finca Telesancho à quelques encablures des pâturages historiques.
15 ans plus tard, les toros transmettent le même sérieux avec leur gabarit massif et leurs armures imposantes hérités de leur croisement des fers de la Région d’Atanasio Fernandez et Lisardo Sanchez. Depuis, les Fraile ont rafraîchi leur sang avec des toros de Javier Tabernero et des burracos (toros noirs et blancs) viennent compléter la panoplie des robes essentiellement noires et mulatas.
Rencontré dans sa finca ce mardi, Nicolas Fraile se veut philosophe. « La tauromachie répond à des cycles et des modes et nous sommes peu présents en France depuis plusieurs années même si nous sommes en contact avec une arène pour la prochaine temporada. Revenir dans vos ferias est une ambition car nous avons vécu de grands moments dans votre pays ».
L’éleveur se montre satisfait de sa cuvée 2024 : « nous avons débuté la temporada avec un toro d’oreille à Castellon pour Borja Jimenez. Ensuite, la corrida de Madrid m’a plu et les trois toreros auraient coupé des oreilles sans des échecs à l’épée. Borja Jimenez a également ouvert la grande porte de Calatayud et Tarazona de Aragon face à nos toros”.
Avec un cheptel de 160 vaches et neuf reproducteurs, Valdefresno prépare deux novilladas et quatre corridas pour 2025. « Nous avons quatorze toros réservés pour Madrid et trois autres corridas pour des arènes de seconde catégorie. Les huit toros qui ne sortiront pas à Las Ventas pourront également être lidiés dans une arène de première catégorie fin 2025 » explique l’éleveur.
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