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Retour sur l’une des affaires les plus marquantes de l’année dans le paysage du numérique.

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Vente forcée de Google Chrome : 8 questions pour tout comprendre

© max.ku / Shutterstock.com 𝕏

L’année 2024 a marqué un tournant décisif dans la régulation des géants technologiques, avec une série d’affaires antitrust qui ont ébranlé le secteur numérique. Parmi elles, le procès opposant Google au département de la Justice américain (DoJ) se distingue particulièrement : la firme de Mountain View pourrait être contrainte de se séparer de Google Chrome, son navigateur Internet emblématique.

Quelles accusations ont pesé à l’encontre de Google ?

Il faut remonter à 2020 pour comprendre les tenants de cette affaire. Alors sous l’égide de l’administration Trump, le département de la Justice, qui gère l’encadrement antitrust avec la Federal Trade Commission (FTC), dépose plainte contre Google. L’entreprise est accusée de pratiques anticoncurrentielles et de monopole déloyal dans le domaine des moteurs de recherche, sur lequel elle règne sans partage.

En ayant également la main sur le marché de la publicité en ligne, Google exerce des prix trop élevés pour les services publicitaires, tout en étouffant l’innovation et la concurrence, estiment les plaignants.

Au cours de leur investigation, ils mettent la main sur des accords établis entre Google et des fabricants comme Apple ou Samsung. L’entreprise leur demande d’instaurer Chrome et Search comme applications par défaut contre des incitations financières, équivalant parfois à plusieurs milliards de dollars.

La société se justifie comme elle peut, assurant se battre avec ses armes dans un écosystème ultra compétitif. Elle explique son monopole par la qualité de ses produits. Un argumentaire qui ne convainc pas. Au mois d’août, Google est reconnue coupable d’abus de position dominante.

Pourquoi Chrome est spécifiquement ciblé ?

Le département de la Justice frappe fort. Dans son réquisitoire, l’instance exige la vente forcée de Google Chrome. Détenant 64 % de parts de marché dans la filière mondiale des navigateurs, la plateforme renforce considérablement le monopole de Google, a fait valoir le DoJ. Le fait que Google Search soit proposé par défaut au sein de Chrome est un argument de taille pour justifier cette décision, car cela exclut directement les moteurs de recherche concurrents.

Des mesures correctives concernant le système d’exploitation Android ont également été proposées. L’objectif est d’empêcher Google de favoriser Search au sein de ses autres produits. Si ces dispositions échouent, le DoJ envisage aussi la vente de l’OS mobile. Rien que ça.

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Quelle est la valeur de Google Chrome ?

Google Chrome est estimé à une valeur comprise entre 15 et 20 milliards de dollars. Cette évaluation est en partie basée sur son énorme base d’usagers : le navigateur compte plus de 3 milliards d’utilisateurs actifs mensuels.

Quel serait l’impact de cette vente sur Google ?

Si Google vendait Chrome, l’entreprise perdrait accès à une manne colossale de données utilisateurs. Or, ce sont ces données qui alimentent actuellement son écosystème publicitaire. De quoi réduire sa part de marché dans le secteur de la publicité en ligne, et l’empêcher de mener des campagnes parfaitement ciblées.

La société serait probablement poussée à revoir son modèle économique, tant l’interopérabilité de ses services lui permet d’atteindre le plus d’utilisateurs possible. Néanmoins, cela ne menacerait pas son existence, bien qu’une longue période d’adaptation serait très vraisemblablement nécessaire.

Qui pourrait racheter le navigateur ?

Qui dit vente, dit acheteur. Mais la liste de potentiels acquéreurs du navigateur est plutôt courte, car peu d’entreprises disposent des liquidités nécessaires pour une telle acquisition, chiffrée à environ 29 milliards de dollars.

La presse américaine a déjà cité quelques noms. Parmi eux, OpenAI, Oracle, Microsoft, Samsung ou Apple. Des informations qu’il faut toutefois prendre avec des pincettes ; nul doute que si l’un de ces géants voulait mettre la main sur Chrome, les régulateurs antitrust sonderaient l’opération de très près.

Quand aura-t-on le fin mot de cette histoire ?

Le juge fédéral en charge du dossier prévoit d’organiser une audience en avril 2025 pour discuter des mesures correctives à appliquer. Sa décision sera, quant à elle, prononcée en août de la même année.

De son côté, Google a déjà fait savoir qu’elle ferait appel. En raison des possibilités de recours et de la complexité de la mise en œuvre de changements aussi importants, toute modification majeure de la structure ou des opérations de Google pourrait ne pas prendre effet avant la fin de 2026, voire même le début de 2027.

Pourquoi cette affaire est-elle importante ?

Si Google devait effectivement vendre Chrome, cela créerait un nouveau précédent dans l’application des lois antitrust à l’ère numérique, entraînant potentiellement d’autres mesures réglementaires à l’encontre des géants de la technologie. La décision du juge sera scrutée de très près : Apple et Amazon sont elles aussi dans le viseur des autorités américaines pour abus de position dominante.

Les répercussions seraient aussi majeures pour le domaine des navigateurs et des moteurs de recherche. La firme de Mountain View ne serait plus en mesure d’unir ses deux produits pour maximiser, entre autres, son offre publicitaire. Logiquement, la concurrence en profiterait grandement.

Il est néanmoins important de noter que la vente forcée est encore loin d’avoir été prononcée. Si d’autres mesures devraient être privilégiées par la justice américaine, rien n’est encore garanti. L’avenir de Chrome est plus que jamais en suspens.

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Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116