Le retour des mammouths dans trois ans, c’est possible ?
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© Jonathan Cooper / Pexels 𝕏
Les mythes d’hier vont-ils devenir réalité dans les laboratoires de Colossal Bioscience ? Cette entreprise texane vient de réaliser une levée de fonds spectaculaire de 200 millions de dollars, propulsant sa valorisation à 10,2 milliards de dollars. Son objectif : ramener à la vie des espèces disparues. Un ambitieux projet de « désextinction » qui s’accompagne de quelques questionnements sur les limites éthiques et scientifiques de la manipulation génétique.
L’équipe scientifique du laboratoire de Colossal Bioscience, situé au Texas, a mis en œuvre un protocole de génie génétique pour reconstituer le génome du Mammouth laineux (Mammuthus primigenius), disparu il y a environ 10 000 ans. Un procédé nécessairement très complexe, articulé autour de plusieurs phases distinctes.
Le processus débute par l’extraction d’ADN ancien à partir d’échantillons prélevés dans le pergélisol, ce sol gelé en permanence présent dans les zones polaires. Ces fragments génétiques, datant de plus de 4 000 ans, subiront un séquençage complet pour identifier les gènes spécifiques du Mammouth. La difficulté principale réside dans la fragmentation et la dégradation naturelle de cet ADN fossile.
La deuxième phase implique l’utilisation de cellules d’éléphant d’Asie (Elephas maximus) comme substrat biologique. Les chercheurs emploieront des techniques d’édition génomique pour modifier ces cellules. L’objectif est d’y intégrer les séquences génétiques du mammouth préalablement identifiées, tout en préservant la viabilité cellulaire.
Ben Lamm, directeur général de l’entreprise, fixe l’horizon 2028 pour la naissance d’un premier spécimen. Cette échéance nécessite la maîtrise de plusieurs aspects techniques fondamentaux. Les chercheurs doivent d’abord valider l’intégralité des modifications génétiques effectuées, garantissant leur stabilité et leur fonctionnalité au sein du génome modifié. Parallèlement, le développement d’embryons viables constitue une étape critique du processus, requérant une compréhension complète des mécanismes de développement embryonnaire spécifiques aux mammifères proboscidiens (animaux caractérisés par une trompe).
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’équipe scientifique travaille également à l’élaboration d’un protocole de gestation adapté aux éléphants porteurs, prenant en compte leurs particularités physiologiques et leurs besoins spécifiques durant la période de gestation.
La communauté scientifique observe ces développements avec circonspection. Karl Flessa, paléontologue à l’Université d’Arizona, s’interroge sur l’authenticité génétique des futures créatures, issues de cellules d’éléphants d’Asie modifiées. Il pointe par ailleurs du doigt la fragilité des écosystèmes actuels, notamment la fonte de la toundra arctique, habitat naturel du Mammouth laineux.
Pour répondre à ces préoccupations, Colossal Biosciences prévoit d’installer ses créatures dans des réserves sécurisées et surveillées. On assisterait donc potentiellement à la construction d’un réel Jurassic Park.
Mais l’entreprise, forte de ce gros financement, ne limite pas son activité à ce projet un peu fou. Cofondée avec le généticien George Church de Harvard, ce dernier a déjà prouvé ses compétences en créant un vaccin contre l’herpèsvirus endothéliotrope des éléphants. Un virus très dangereux qui peut provoquer une maladie hémorragique souvent fatale chez les jeunes éléphants d’Asie. Colossal Bioscience a donc d’autres objectifs en ligne de mire.
Elle diversifie ses activités à travers plusieurs filiales, dont Breaking, spécialisée dans la dégradation des déchets plastiques, et Form Bio Inc., axée sur le développement de logiciels computationnels. Par ailleurs, la Fondation Colossal, dotée de 50 millions de dollars, œuvre à la préservation d’espèces menacées comme le Rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) et le Marsouin vaquita (Phocoena sinus).
Le financement colossal obtenu par Colossal Biosciences, avec TWG Global et In-Q-Tel comme investisseurs principaux, est un signal à ne pas ignorer. Le secteur privé s’intéresse de plus en plus aux biotechnologies de pointe. Toutefois, nous sommes en droit de nous poser une question très simple : pourquoi ? Ces avancées ; impressionnantes d’un point de vue technique ; justifient-elles les sommes astronomiques investies dans la résurrection d’espèces disparues ? La préservation des espèces actuellement menacées ne mériterait-elle pas une mobilisation équivalente de moyens financiers et technologiques ?
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