“Votre héroïque frère, était par excellence, mon bon compagnon et mon ami” : cette chère lettre de Charles-de-Gaulle adressée à Laure Moulin qui a échappé à la Ville de Béziers

La fameuse lettre s’est vendue 20 000 euros ! Midi Libre – M. A.

Ce mardi 17 décembre, lors de la vente Artcurial de biens de Charles de Gaulle, une lettre de deux pages de l’homme d’État adressée à Laure Moulin, sœur de Jean Moulin, avait attiré la convoitise de la Ville de Béziers. Malheureusement, la collectivité n’a pu s’aligner face à des prix qui se sont envolés…

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“C’est une lettre de Charles de Gaulle adressée à Laure Moulin, à propos de son frère”, expliquait, ce lundi 17 décembre au soir, le maire de Béziers Robert Ménard. La lettre de deux pages est datée du 8 avril 1947, soit près de 4 ans après la mort du Biterrois. Elle était cédée par les descendants de Charles de Gaulle dans le cadre d’une vente aux enchères exceptionnelle chez Artcurial, ce lundi.

20 000 € dernier prix

La Ville de Béziers s’est positionnée pour l’acquisition du document qui était mis à prix à 4 000 €. Mais son prix s’est finalement envolé et la lettre a été vendue à 20 000 €. La collectivité biterroise, qui s’était fixé un budget maximal de 5 000 € à 6 000 € pour compléter son fonds consacré à l’illustre résistant et à sa famille, n’a donc pu s’aligner.

“Nous avions l’un et l’autre une confiance entière”

À titre informatif, la lettre est en fait un brouillon raturé et corrigé. On peut y lire dans une écriture à peine déchiffrable les liens qui unissaient le général et le résistant : “Votre lettre m’a vivement touché. Jean Moulin, votre héroïque frère, était par excellence, mon bon compagnon et mon ami. C’est parce que nous avions l’un et l’autre et en toute connaissance de cause une confiance entière que je l’avais choisi et désigné pour agir et parler, en mon nom et au nom du Gouvernement dont il était membre, sur notre territoire non encore libéré. C’est pour la même raison qu’il avait, de toute sa foi, accepté de le faire. Nos entretiens et nos travaux communs à Londres, comme les rapports qu’il m’adressait de France et les instructions que je lui envoyais, jusqu’au jour même où l’ennemi l’a saisi pour le torturer et l’abattre, ont été l’expression éclatante de cet accord et de cette confiance. C’est dire quel mépris méritent les contorsions calomnieuses de ceux qui, aujourd’hui, voudraient exploiter à leur profit de partisans ou d’arrivistes, contre nos compagnons et moi-même, la pure gloire de Jean Moulin.”

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