Après des années de réticence, j’ai (enfin) testé une liseuse

Oui, j’ai fini par craquer. Mais ai-je vraiment été convaincue ? Verdict.

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Je vais poser les bases tout de suite : j’adore lire. Et j’adore acheter des livres et les ranger minutieusement dans mon immense bibliothèque. Je suis de celles qui vont faire un tour à la librairie par pur plaisir, sans forcément avoir une idée de livre à se procurer. D’ailleurs, lire et acheter un livre, ce sont deux activités bien distinctes à mes yeux.

Je suis un rat de bibliothèque assez traditionnel. Bien que travaillant dans un média tech, j’ai longtemps refusé l’idée de céder aux sirènes d’une liseuse. “Parce que j’aime les livres, les vrais, j’aile leur odeur” était l’argument que j’avançais constamment. Je comprenais les avantages offerts par une liseuse, bien sûr. Malgré tout, j’avais du mal à m’imaginer avec une sorte de tablette dans les mains pour lire. Puis un jour, je me suis dit que je n’avais pas envie de mourir stupide. Que si tout le monde chantait les louanges des liseuses, il devait bien y avoir une raison.

J’ai donc troqué mon bon vieux livre de chevet pour une liseuse qui traînait à la rédaction : la petite BOOX Go 6. Après une première lecture sur ma liseuse, suis-je vraiment satisfaite d’être passée “de l’autre côté” ? Voici mon retour d’expérience après plusieurs jours d’usage.

“Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis”

Pour mon premier essai avec une liseuse, j’ai opté pour une œuvre qui se lit facilement et qui n’est pas trop longue. C’est un test, on le rappelle. Ainsi, j’ai choisi de m’attaquer à Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, une pièce de théâtre que j’avais très envie de lire depuis un moment. Cerise sur le gâteau ? Comme il s’agit d’une œuvre du domaine public, je n’ai même pas eu besoin de l’acheter. Elle était gratuite. Bingo ! C’est mon rédacteur en chef qui va être content… En librairie, j’en aurais eu pour au moins deux ou trois euros pour mettre la main sur la pièce de Rostand. C’est donc toujours cela de pris ! Dans ce sens, les versions numériques des bouquins sont généralement moins chères. C’est un premier argument en faveur des liseuses.

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Mais la vraie question est la suivante : que vaut l’expérience de lecture d’une liseuse ? Pour être honnête, j’ai été agréablement surprise. Je me suis retrouvée à dévorer Cyrano de Bergerac et à enchaîner les scènes et les actes. J’ai particulièrement apprécié l’affichage de la progression mais aussi de la durée approximative des chapitres. Même si ce n’est pas précis, cela donne une bonne idée de son avancement. C’est parfait pour savoir si il y a le temps, ou pas, de prolonger un peu sa lecture. Effectivement, devoir partir en plein milieu d’un chapitre parce qu’on a mal anticipé sa longueur peut être frustrant. De plus, l’expérience n’est pas aussi éloignée d’un livre physique, comme je le craignais. La technologie d’encre électronique permet de profiter d’un affichage similaire à celui du papier et c’est bluffant. J’avais jugé trop vite…

La prise en main de la liseuse est assez intuitive, il ne m’a pas fallu très longtemps pour m’habituer à ce nouvel appareil et à l’intégrer dans ma routine. Par chance, la BOOX Go 6 est assez autonome. Je n’ai eu besoin de la recharger qu’une seule fois pour profiter de plusieurs heures de lecture.

Son avantage principal à mes yeux, c’est son format très compact. Cette liseuse est petite, légère et relativement fine. Avec sa diagonale de 6 pouces, j’ai facilement pu glisser ma liseuse dans ma banane pour pouvoir lire tranquillement dans le métro le matin. Un atout indéniable…

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Il est vrai qu’une liseuse révolutionne les départs en vacances et autres voyages. Férue de lecture, j’embarque toujours avec moi un ou deux livres (au minimum) lorsque je m’absente. Lors de longues périodes, j’ai toujours cette “peur” de ne pas avoir assez de bouquins avec moi. Et si j’étais à court de livres une fois sur place ? Même quand il est question de livres de poche, emmener plusieurs œuvres dans son sac ou sa valise prend de la place. C’est là que la liseuse s’impose comme un appareil redoutablement pratique. Avec les fêtes de fin d’année, je sais que ma liseuse me permettra d’économiser quelques grammes (voire kilos !) dans mes affaires. C’est tant mieux, sachant que je suis déjà bien chargée en cadeaux.

Ainsi, je suis plutôt séduite par la liseuse. Au regard de mon point de vue initial, c’est un véritable miracle. Mais forcément, il y a quand même quelques défauts qui me titillent.

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À moitié convaincue…

Une liseuse, c’est pratique. Mais qu’est-ce que c’est lent ! La BOOX Go 6 qui m’a servie pour ce retour d’expérience est d’une lenteur affligeante. Hélas, elle manque cruellement de fluidité et de réactivité. Pour l’impatiente que je suis, c’est un calvaire. Après un petit benchmark, il semblerait que la latence soit un problème récurrent pour les liseuses. Néanmoins, le modèle en ma possession est spécifiquement long à la détente. De son côté, la nouvelle Kindle Paperwhite d’Amazon fait preuve d’une instantanéité qui fait rêver. Il faudrait peut-être donc que je me penche sur le sujet prochainement…

La latence n’est pas le seul défaut des liseuses. Il y a aussi le fait qu’il est impossible de prêter les livres qu’on a aimés à son entourage. Comme pour les jeux dématérialisés, les e-books ne nous appartiennent pas vraiment, nous avons simplement le droit de les utiliser. Ne pas pouvoir prêter un livre à un proche, je trouve cela extrêmement dommage. Car c’est également pour cette raison que j’aime lire. Pouvoir discuter d’une œuvre qui nous a touché d’une manière ou d’une autre et la prêter pour pouvoir en parler, c’est aussi cela, la lecture.

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Enfin, je reste une amatrice d’étagères bien fournies. J’aime que mon appartement ait un petit air de bibliothèque que mes amis peuvent parcourir quand ils sont de passage (et leur prêter des livres, comme je l’ai déjà dit). Si une liseuse est pratique et économique, elle ne viendra jamais remplacer (à mes yeux) la belle bibliothèque qui décore fièrement mon salon. Mais les deux peuvent assurément coexister. Voilà mon verdict.

Si je partais avec des aprioris sur cet appareil de plus en plus populaire, certaine de ne pas succomber, je comprends désormais mieux l’attrait des liseuses. Bien que je ne sois pas encore pleinement convaincue, je ne suis plus aussi réticente qu’avant mon expérience. Comme quoi…